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Arrivés en Espagne pour les vacances, Brigitte et sa famille découvrent que la villa qu'ils ont réservée n'existe pas: "C'est une grosse arnaque!"

 
 

Tout était là pour passer des vacances formidables: un été chaud, toute la famille réunie et une villa magnifique en Catalogne pour passer du bon temps. Mais une fois arrivés en Espagne après un long trajet en voiture, Brigitte et les siens ont découvert la supercherie. La villa qu'ils avaient louée 3.785 euros pour trois semaines n'existe pas. Effondrée, Brigitte nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. "C'est une grosse arnaque! Nous sommes sans logement et sans argent, aidez-nous!", lance-t-elle.


Un site trompeur

Tout commence il y a quelques semaines, lorsque le couple prépare son voyage pour l'été. "Mon compagnon est espagnol, et il s'est dit qu'en passant par un site espagnol on obtiendrait peut-être de meilleurs prix. Sur le site Fotocasa, nous sommes tombés sur une annonce pour une belle villa, et le prix nous a séduits", explique Brigitte. Et c'est vrai que l'annonce laisse rêveur. Avec quatre chambres, trois salles de bain et 300m² de surface habitable, l'endroit a tout pour plaire. Voici quelques-unes des photos affichées sur la prétendue annonce:
      
"Ensuite, nous avons été redirigés vers TripAdvisor, le site bien connu de comparaison des prix d'hôtels et de restaurants", confie Brigitte. Sauf que ce site n'était pas du tout celui de TripAdvisor, mais une copie très ressemblante. Mais ça... Brigitte ne l'a découvert que ce samedi.

Au moment de réserver, le couple souhaite payer par carte de crédit, mais l'opération ne marche pas. "Nous avons alors appelé la personne de contact, la propriétaire de la villa. Elle nous a dit qu'il n'y avait pas de souci et qu'elle nous réserverait les lieux si on payait. Elle nous a envoyé un numéro de compte bancaire et nous avons payé les 3.785 euros", indique Brigitte.

Après le paiement, la famille reçoit même des documents confirmant la réservation. Ça, c'était le 11 juillet.

Des membres de la famille devaient prendre l'avion pour nous retrouver

Une fois la date des vacances arrivée en ce début août, la petite famille s'est rendue sur son lieu de villégiature, Alella, en voiture. Après un voyage de 1.300 kilomètres, nos témoins découvrent le pot aux roses. "Quand nous sommes arrivés, nous sommes tombés sur une maison habitée par une dame âgée. Ce n'était pas du tout ce qu'on avait réservé. La maison n'existe pas. Et évidemment, maintenant qu'on essaie d'appeler la personne de contact, il n'y a plus aucune réponse", explique la mère de famille.

Ce samedi après-midi, lorsque nous avons pu avoir Brigitte au téléphone, elle se trouvait au poste de police pour porter plainte. "Je ne sais pas si ça va servir à quelque chose, mais on espère que ça n'en restera pas là. Nous sommes ici avec ma fille de 21 ans, mon beau-fils de 17 ans et ma petite fille de 8 ans. Après la police, on va chercher pour trouver un lieu où dormir", explique notre témoin ce samedi.

En plus de cette terrible mésaventure, quatre personnes devaient encore rejoindre Brigitte. "Des membres de la famille devaient prendre l'avion pour nous retrouver, mais vu que la villa n'existe pas, ils sont restés en Belgique", précise-t-elle, dépitée. Nous avons pu joindre Adrien, l'un des proches qui devait s'envoler pour la Catalogne. "J'étais censé les rejoindre avec ma compagne en avion. Ils m'ont téléphoné pour me dire de ne pas monter dans l'avion alors que j'étais occupé d'embarquer", confie-t-il. Déçu et inquiet pour sa famille en Espagne, Adrien n'a eu d'autre choix que de rebrousser chemin pour rentrer chez lui, à Braine-le-Comte.


Pas une première

Ce genre de situation n'est malheureusement pas une première. L'année dernière, nous vous avions déjà relaté l'histoire de Marlène, qui avait perdu 2.000 euros dans la réservation d'une fausse villa au Portugal. Là aussi, un faux site internet imitant celui du tour-opérateur TUI avait trompé notre témoin, qui avait payé 1.947,80 euros sur un compte bancaire portugais. Cette fois, le voyage n'avait pas eu lieu.

En 2015, nous vous parlions déjà de l'arnaque vécue par Samuel et sa famille. Une situation similaire à celle de Brigitte: notre témoin avait roulé durant 27 heures pour rejoindre une villa qui était déjà louée à une famille française. "Quand les locataires nous ont dit que d'autres personnes, dans le même cas que nous, étaient venues sonner, on a tout de suite compris", nous avait confié Samuel à l'époque.


Quelques conseils

Malgré ces cas récurrents, il n'est toujours évident d'éviter les pièges. "Les fausses annonces sont très bien faites et il est facile de tomber dans le panneau", avouait Olivier Bogaert, de la Computer Crime Unit, lorsque nous l'avions interrogé.

Pour réduire au maximum le risque d'arnaque, voici quelques règles à appliquer:

  • Méfiez-vous des annonces trop alléchantes.
  • Vérifiez bien les adresses des sites que vous consultez. Si l'adresse internet vous semble étrange, vérifiez si vous êtes bien sur un site officiel.
  • Dans la suite du conseil précédent, vérifiez la barre où est indiquée l'adresse d'un site internet. Lorsqu'un site est sécurisé, l'icône d'un petit cadenas vert s'affiche avant l'adresse commençant par https://www. Cela signifie que les communications avec le site sont sécurisées (car les échanges sont cryptés). Certains sites ont même une certification encore plus sécurisante. Dans ce cas, le nom de l'entreprise apparaîtra en vert après le petit cadenas vert, comme ici:
  • Enregistrer la photo de l'annonce et collez-la dans Google Images, pour faire une recherche d'images. Si la même photo apparaît sur d'autres sites et d'autres annonces, c'est que vous avez peut-être affaire à une arnaque. Pour le cas de Brigitte par exemple, lorsque nous cherchons l'une des photos de l'annonce, nous tombons sur un autre site d'un groupe immobilier, avec une page rédigée en russe.


      
  • Résistez à l'instantanéité d'internet et à l'envie de ne pas rater une bonne affaire (qui pourrait en réalité vous coûter cher).
  • Ne payez jamais par virement bancaire, même si la personne que vous avez au bout du fil insiste fortement. En général, les sites où sont postées des annonces luttent pour éviter que des escrocs ne s'emparent de leur plateforme pour arnaquer des clients. La meilleure méthode pour cela reste encore de bloquer un paiement qui ne sera versé aux propriétaires du bien loué qu'après une certaine durée, souvent 48 heures à partir de la remise des clés aux locataires. Sans plainte de la part des clients endéans ce laps de temps, le site estime que "tout le monde est content" et verse l'argent aux propriétaires.


Et si vous êtes victime?

Et si vous êtes malgré tout tombé dans le piège, portez plainte à la police. Cela permettra peut-être aux autorités de constituer un dossier plus important et, au bout du compte, de retrouver les auteurs de l'arnaque. Enfin, contactez aussi le site où se trouvait l'annonce. "Même si on n'y croit pas toujours, on a parfois de bonnes surprises et ils proposent des solutions, comme reloger les victimes. Ensuite, pour tout ce qui est entrepris, il est très important de garder toutes les traces écrites", nous avait expliqué Julie Frère, porte-parole de Test-Achats.

Si vous êtes une victime, vous pouvez aussi transmettre votre dossier au Centre Européen des Consommateurs, qui s'occupe des litiges transfrontaliers.


Brigitte et sa famille ont rejoint des cousins en Espagne

Samedi soir, Brigitte, son compagnon et leurs enfants avaient trouvé une solution temporaire pour se loger. Ils ont pu entrer en contact avec des cousins qui habitent en Espagne pour passer la nuit jusqu'à ce dimanche. A l'heure d'écrire ces lignes, ce samedi soir, Brigitte et ses proches ne savent pas encore s'ils vont rentrer au plus vite en Belgique, ou s'ils vont tenter de passer un peu de temps en Espagne. Dans tous les cas, avec son témoignage, Brigitte espère éviter à d'autres personnes de tomber dans le même piège.


 

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