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Les jeunes médecins et dentistes "se voient rafler leurs places" par des "diplômés étrangers": de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013

Les jeunes médecins et dentistes "se voient rafler leurs places" par des "diplômés étrangers": de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013
Image d'illustration
 
 

Les Chambres syndicales dentaires (CSD) dénoncent le manque de places pour les dentistes belges à la suite d'un afflux de diplômés étrangers. Les dentistes flamands du Verbond der vlaamse tandartsen (VVT) et les médecins de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym) avaient déjà souligné ce problème. Selon eux, l'offre médicale risque de devenir excédentaire. Les ministres concernés signalent que la reconnaissance des diplômes est automatique et relève de l'Europe.

Le système belge est "discriminatoire", ont affirmé mardi le VVT et l'Absym. Les jeunes dentistes et médecins "se voient rafler leurs places par des ressortissants de l'UE qui décrochent parfois plus facilement leur diplôme". Les CSD, qui représentent les dentistes francophones et germanophones, signalent que le phénomène est encore plus important en Wallonie. "Le pourcentage d'agréments octroyés à des diplômés non belges passe de 10% en 2004 à 50,6 % en 2013."


"Nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire"

Les professionnels étrangers se rendraient en Belgique parce qu'ils considèrent qu'elle souffre d'un cruel manque de dentistes et de médecins. Pour le VVT et l'Absym, il n'existe pourtant pas de vide à combler. "Si la planification en termes de personnel n'est pas respectée, nous ferons vite face à une situation d'offre excédentaire."

Par ailleurs, aucune évaluation scientifique de la formation de ces diplômés n'est effectuée. Pourtant, un problème de compétence se poserait. Les CSD soulignent que, selon une étude de l'EDSA (European Dental Students Association), un étudiant européen sur dix en dentisterie n'a jamais réalisé d'acte clinique durant ses études.

Tant les CSD que le VVT et l'Absym demandent une révision des critères d'obtention de l'agrément et une évaluation scientifique de la formation. En outre, le VVT et l'Absym exigent l'imposition d'un quota maximal à l'afflux migratoire.


Les ministres renvoient la balle à l'Union européenne

La ministre de la Santé, Maggie De Block et le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, compétent pour l'agrément et le contingentement des professions des soins de santé, soulignent, par la voie de leurs porte-paroles, que la reconnaissance des diplômes est automatique et relève de l'Europe.

"La réglementation européenne précise que toutes les formations doivent être de même qualité", explique Els Cleemput, porte-parole de Maggie De Block. "La reconnaissance du diplôme est automatique", ajoute Laetitia Naklicki, porte-parole de Rudy Demotte. "Si les syndicats veulent changer quelque chose, ils doivent s'adresser à l'Europe". Elle ajoute que lorsqu'il s'agit d'une spécialisation, "les travailleurs étrangers doivent passer par la Commission d'agrégation. Quand des différences sont constatées, une remise à niveau est obligatoire".


 

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