En ce moment
 
 

Etudiants en médecine recalés alors qu'il y a une pénurie de généralistes: comment expliquer ce paradoxe?

 
 

Maxime Prévost était l’invité de Bel RTL ce matin. Le vice-président du gouvernement wallon et ministre wallon de la Santé a répondu aux questions d’Antonio Solimando.

Alors qu’on connaît une pénurie de généralistes en Wallonie, on continue à sélectionner, à empêcher l’accès aux études de médecine et de dentisterie, comment on explique ce paradoxe ?

C’est quelque chose qui, à mes yeux, reste totalement aberrant. Les étudiants de médecine qui ont eu une année déjà éreintante ne sont pas épargnés pendant leurs vacances non plus, parce que, qu’ils aient ou pas réussi, qu’ils aient le nombre de crédits nécessaires ou pas, on a une décision qui a été rendue par le conseil d’Etat qui va nécessairement rebattre les cartes. Et ce qu’on constate, c’est que le conseil d’Etat dit clairement que cette politique des quotas édictée par le fédéral à l’horizon 2021 n’est pas suffisamment robuste, ne repose pas sur des faits suffisamment concrets, scientifiquement avérés, et donc cela pose la question de la crédibilité du système. On ne peut pas en même temps continuer à serrer le goulot d’étranglement de l’accès des études de médecine pour nos jeunes, et avoir un nombre conséquent d’étudiants français, importer des médecins des pays de l’est et en même temps constater que chez nous, on n’a pas assez de médecins généralistes.


Il est impossible de convaincre la Flandre que ces quotas ne sont pas justifiés ?

On doit surtout éviter que la politique de santé soit otage d’une politique communautaire, et on voit déjà aujourd’hui les réactions flamandes : quand Maggie De Block a osé dire qu’il devrait y avoir plus de médecins que nous l’avions initialement envisagé du côté francophone, tout de suite, ça fait dresser le poil du côté de la N-VA, et pas seulement, alors même que c’est objectivé et objectivable. Ce qu’il faut maintenant, c’est mettre en place un dispositif qui soit humainement soutenable, qui va permettre réellement de valoriser le rôle de médecin généraliste, car on en a besoin comme de pain, et hélas on constate qu’avec le vieillissement de la population, avec les maladies qui sont de plus en plus chroniques, avec l’âge aussi des médecins actuels, qui est déjà fort élevé, on va avoir plus que jamais besoin de médecins. 


 

Vos commentaires