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Révélations dans le Kazakhgate: le milliardaire Patokh Chodiev aurait été un indic des services de renseignement

Révélations dans le Kazakhgate: le milliardaire Patokh Chodiev aurait été un indic des services de renseignement
Patokh Chodiev
 
 

L'homme d'affaires belgo-kazakh Patokh Chodiev, qui fait partie du trio au centre du Kazakhgate, était, depuis juin 1998, un contact régulier de la Sûreté de l'Etat belge, selon un courrier adressé en janvier 2000 par celle-ci au magistrat national, rapporte lundi Le Soir. Le journal indique également que la relation entre Chodiev, qui serait donc un "indicateur" de la Sûreté, était "soutenue", avec un rythme trimestriel entre juin 1998 et mai 2000.

La Sûreté considérait à l'époque que Patokh Chodiev devait être le nº1 ou peut-être nº2 de la "mafia russe" en Belgique, mais le service de renseignement estimait que les informations dont il pouvait disposer justifiaient le maintien d'un contact étroit, notamment pour sa relation avec l'Israélien Boris Birshtein, alors suspecté d'être le coordinateur/pacificateur entre divers groupes criminels "russes".

Le statut particulier de contact que Chodiev aurait donc eu auprès de la Sûreté pourrait expliquer la clémence à son égard, et éventuellement le fait que la Sûreté n'ait pas rendu d'avis négatif quant à sa naturalisation. La gendarmerie s'est en tout cas étonnée de l'attitude de la Sûreté en 2000, rapporte Le Soir. Chodiev demandait régulièrement des "services", généralement liés à un permis de travail pour une connaissance, après ses contacts avec la Sûreté, et celle-ci était d'ailleurs au courant, quasi dès la signature de l'acte, de la servitude de passage qu'il avait accordée à son voisin Serge Kubla.


Le rapport initial de l'agent de quartier concernant Chodiev était négatif

L'agent de quartier de la police de Waterloo qui avait établi un rapport sur Patokh Chodiev fin 1996, à la suite de la demande de naturalisation de ce dernier, avait rédigé un avis négatif, indiquent de leur côté Le Vif et De Standaard. Ces médias ont retrouvé le policier en question, qui ne travaille plus au sein de la police de Waterloo.

Il affirme avoir dressé un rapport négatif concernant la demande de naturalisation de M. Chodiev en 1996, car il avait reçu un document reprenant des informations de la Sûreté établissant des liens entre l'intéressé et le milieu russe. Il assure avoir remis copie de ce rapport à son commissaire Michel Vandewalle et son adjoint Fernand Fagot, mais ignore ce qu'il est advenu du document ensuite. Le contenu de ce document correspond en tout cas au fac-similé paru récemment dans le Soir, évoqué par De Morgen en 2002 et dont le même Vandewalle aurait affirmé devant la commission d'enquête parlementaire qu'il s'agissait d'un faux, le seul document authentique étant, selon ce dernier, un papier rédigé par Fernand Fagot et qui est positif au sujet de Chodiev.

Le même policier, anonyme mais qui souhaiterait s'exprimer devant la commission d'enquête, indique avoir également rédigé un PV négatif, deux ans plus tard, à la suite de la demande de naturalisation de l'épouse Chodiev, Goulnora Chodieva. La demande du parquet de Nivelles concernant Mme Chodieva aurait cependant été répétée à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'elle soit traitée par le commissaire Vandewalle lui-même. Le policier déclare avoir relevé dans la version finale du PV, établie par M. Vandewalle, des informations fausses quant à la connaissance du français de Mme Chodieva.


 

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