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Georges Gilkinet accuse Didier Reynders d'avoir joué "un rôle politique majeur" dans le Kazakhgate: faux selon Damien Thiéry

 
 

L'émission C'est pas tous les jours dimanche est revenue sur le Kazakhgate et l'affaire Patokh Chodiev. Parmi les invités sur RTL-TVI, Georges Gilkinet, député fédéral Ecolo, a mis en cause Didier Reynders, qui était ministre des Finances à l'époque. Pour Damien Thiéry, député fédéral MR, l'élu Ecolo se base sur des documents erronés et mène une nouvelle attaque personnelle contre Didier Reynders.


"Didier Reynders a joué un rôle politique majeur"

D'après Georges Gilkinet, Didier Reynders "a joué un rôle politique majeur pour permettre à cette loi (NDLR: l'élargissement de la transaction financière pour mettre fin à une procédure judiciaire) d'être votée dans des délais totalement inusités en période d'affaires courantes". Pour le député Ecolo, il a répondu à une demande de l'Etat français pour faire avancer le dossier. "Politiquement, il a tout fait, et il a payé un prix très cher, pour obtenir la transaction pénale", ajoute-t-il.

"Notre collègue, Carina Van Cauter, Open VLD, dit que c'est quelqu'un du cabinet Reynders qui est venu la trouver. Yves Leterme (NDLR: alors Premier ministre) dit que c'était un dossier dont M. Reynders s'occupait régulièrement. Des membres du cabinet Reynders ont été en contact avec un acteur français essentiel du dossier", affirme Georges Gilkinet.

"Ce que je demande simplement, c'est qu'il puisse venir plus rapidement que prévu devant la commission d'enquête. Et devant une commission on prête serment de dire toute la vérité", conclut le député Ecolo.


"La sûreté de l'Etat blanchit M. Reynders"

Des accusations que Damien Thiéry juge infondées. "Il n'y a pas une semaine au Parlement où M. Gilkinet envoie un missile en direction de M. Reynders", commente le député MR. "Il y a bien entendu un agenda qui a été mis en place par notre commission. Il y a la possibilité d'entendre, pas seulement M. Reynders, mais le kern, donc les quatre ministres qui en faisaient partie. Mais ce n'est pas vous, M. Gilkinet, sur base d'éléments qui ne sont même pas vérifiés, qui allez définir un nouvel agenda en disant qu'on doit entendre M. Reynders avant les autres. Non, on doit respecter ce qui a été défini en commission", estime Damien Thiéry.

"Les éléments sur lesquels vous vous basez pour mettre M. Reynders dans l'œil du cyclone sont probablement de mauvais éléments. La raison est très simple. Si je lis ce communiqué Belga, la sûreté de l'Etat blanchit tout à fait M. Reynders sur base de cette lettre anonyme, qui est en fait un problème interpersonnel", conclut Damien Thiéry.


Rappel des faits

Il y a quelques années, l'homme d'affaires kazakh Patokh Chodiev aurait dû subir un procès pour blanchiment d'argent. À l'époque, la presse parlait de plusieurs milliards de francs belges. Il a finalement pu échapper à la justice grâce à la transaction pénale, qui met un terme aux poursuites en échange d'une transaction financière.

Mais une combine mêlant Kazakhstan, France et Belgique pourrait se cacher derrière cette affaire. Car Patokh Chodiev a été naturalisé belge sans raison apparente, et il a été inquiété par la justice belge. Le président du Kazakhstan serait intervenu et aurait proposé un deal à Nicolas Sarkozy, président français à l'époque: l'achat pour 2 milliards d'euros de 45 hélicoptères français en échange de l'abandon des poursuites. Une cellule d'avocats aurait alors été constituée, dans laquelle a figuré Armand De Decker (MR), alors vice-président du Sénat belge.

Pour que Patokh Chodiev évite un jugement, la loi belge devait être adaptée et permettre une transaction financière en échange d'un arrêt des poursuites. Armand De Decker serait intervenu personnellement auprès des ministres de la Justice, des Finances et des Affaires étrangères pour faire avancer le dossier. La Chambre a finalement adopté en 15 jours le projet d'amendement de la loi, un temps record.


 

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