En ce moment
 
 

Les bourreaux présumés de Célia, 20 mois, sont jugés: "Tout le monde voyait que les enfants de la famille portaient des traces de coups"

  • Ouverture du procès de la mort de la petite Célia devant les assises du Luxembourg

  • Procès de la mort de la petite Célia: le point en direct

  • Ouverture du procès de la mort de la petite Célia devant les assises du Luxembourg

 
 
 

C'est un procès particulièrement difficile qui s'ouvre aujourd'hui devant les assises du Luxembourg. Celui du beau-père et de la mère de la petite Célia, une fillette de 20 mois décédée, en octobre 2013, à Messancy. Le couple est accusé de coups et blessures et de traitement dégradants sur leur enfant. Olivier Pierre et Benjamin Brone suivent ce procès pour le RTLINFO 13H.

Dans le box des accusés, Paola, la maman de Célia, et son compagnon, le beau-père. Tous deux sont soupçonnés du meurtre de la petite fille de 20 mois. Une affaire sensible jugée aujourd’hui, tant pour les professionnels de la justice que pour les douze jurés. "Il faut effectivement que le jury fasse attention de ne pas se laisser envahir par trop d’émotion, parce que de l’émotion, il y en aura, et je pense que c’est inéluctable quand on voit, ne fut-ce que l’acte d’accusation et le dossier en lui-même", explique Alexandre Mignon, avocat du beau-père de Célia.


"Ce qui interpelle aussi, le silence de l’entourage, des amis, de la famille"

On a procédé, ce matin, à la lecture de l'acte d'accusation. Le rôle précis des 2 accusés reste encore à élucider. "Le beau-père de la petite Célia est toujours resté sur la même version, il nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés, par contre, la mère a elle changé de version. Visiblement manipulée par son compagnon, elle a endossé l’entièreté de la responsabilité. Ce qui les accable, par contre, c’est le rapport d’autopsie qui confirme un cas de maltraitance chronique sur la petite Célia, puisque plus de 40 traces de coups ont été relevés sur cette enfant d’à peine 2 mois. Ce qui interpelle aussi, c’est le silence, le silence de l’entourage, des amis, de la famille, du voisinage, des autorités… tout le monde voyait que les enfants de la famille portaient des traces de coups et personne n’est intervenu, du moins pas officiellement", explique Benjamin Brone, sur place.


Rappel des faits

Le 28 octobre 2013, les secours avaient été appelés au domicile familial où le couple vivait avec leurs quatre enfants issus de précédentes relations. Le couple avait expliqué que la fillette était inanimée et qu'elle était tombée quelques jours auparavant dans l'escalier. Le décès de l'enfant sera constaté à son arrivée à la clinique d'Arlon. Elle présentait de nombreuses traces de coups et les constatations médicales n'étaient pas compatibles avec la version de la chute. Les faits avaient été au départ mis à l'instruction pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Au départ, seul Jonathan Hayen sera placé sous mandat d'arrêt. En novembre 2013, il sera ensuite inculpé de meurtre suite à l'évolution de l'enquête.


Plusieurs versions

Enceinte de deux mois au moment de la mort de Célia, et après avoir accouché de l'enfant commun du couple, Paola Brombin, restée jusqu'alors libre sans être inculpée, fera, elle, des déclarations spontanées en se présentant à la police le 12 août 2014 pour expliquer que Célia aurait perdu la vie en raison de son attitude; parlant de crises de spasmophilie durant lesquelles elle a frappé la fillette. Inculpée de coups et blessures, elle sera placée à son tour sous mandat d'arrêt par le juge d'instruction. Lors d'un dernier interrogatoire en mai 2015, Paola Brombin dira cependant avoir menti et décrira son compagnon comme violent. Selon elle, le couple aurait discuté des "aveux" lors des contacts avec Jonathan Hayen détenu.

"Sa maman a eu une attitude difficile pendant l’instruction, mais en fin d’instruction, lors d’un interrogatoire récapitulatif, elle a reconnu qu’elle avait assisté à des scènes de coups portés par son compagnon de l’époque", explique Jean-Louis Berwart, avocat de la mère de Célia.


"Une responsabilité et une culpabilité pleine et entière chez chacun de ces deux accusés"

Qui, de la mère ou du compagnon, portait les coups ? Ou est-ce les deux, et surtout pourquoi ? Ce sont les questions principales. « Ils ont fait croire tellement de choses, à l’arrivée des secours, ils ont fait croire à une chute, et dans le cours de l’enquête, ils ont fait croire à beaucoup d’autres choses qui toutes, ont été invalidées jusqu’à présent, raison pour laquelle nous sommes persuadés qu’il y a une responsabilité et une culpabilité pleine et entière chez chacun de ces deux accusés », estime Dimitri Soblet, avocat du père de Célia.


Le père de Célia veut la vérité

La vérité, c’est ce que veut connaître la cour, mais aussi le papa de Célia. "J’attends de voir énormément plus clair dans l’histoire, mais j’espère que ça va servir de leçon et qu’on va arrêter de faire du mal aux enfants", réagit David Amand. 

L’enquête montre que Célia a reçu des coups et subi un traitement dégradant pendant plusieurs mois avant sa mort, le calvaire de sa trop courte existence.


 

Vos commentaires