En ce moment
 

C1: Bollaert et Lens vibrent à nouveau pour la Ligue des champions

 
 

"Il retentit à Lens!": l'hymne de la Ligue des champions a résonné à nouveau mardi, 21 ans après pour les Sang et Or, dans l'antre mythique de Bollaert, théâtre d'un exploit contre Arsenal qui réveille les plus beaux souvenirs européens du RCL.

Le 12e homme a très bien porté son nom, à Lens mardi, où les joueurs galvanisés par un public en feu ont renversé Arsenal (2-1).

"On a senti dès l'échauffement que c'était encore un degré au-dessus" que d'habitude, a salué, impressionné, le gardien Brice Samba. "On est chanceux de jouer devant eux, c'était le 30e guichets fermés d'affilée, je n'ai pas les mots. C'est pour ça qu'on se donne à 10.000 %".

"Lens, 32.000 habitants, demain vous enlevez le football, tout le monde déménage, la Région vit pour le Racing club de Lens": Claude Delicque plantait le décor dans l'après-midi.

Cet abonné au sein du kop de supporters, parti vivre dans le sud puis en Bretagne au gré des mutations, retourne à Lens "pour les grandes occasions", alors un Lens-Arsenal en Ligue des champions, compétition que le club artésien n'avait plus connue depuis 2002-03, "il ne fallait pas loupé ça".

Quelques heures avant le coup d'envoi, ils sont comme lui plusieurs dizaines pour l'avant-match chez Muriel, bar de supporters. "Le temple", comme dit Claude, maillot Sang et Or signé par plusieurs joueurs, écharpe et sweat de 1998, l'année du titre de champion.

Le soleil tape encore fort, pour un mois d'octobre et une ville où l'on a chaud le plus souvent quand l'on se colle dans les travées des tribunes Marek, Trannin, Delacourt ou Lepagnot, pleines à craquer mardi soir.

Jean-Luc Vermersch n'habite plus à Lens non plus, mais à Perpignan. Mais comme son ami Claude, il tenait à être là: "j'ai pris douze jours de congé et j'ai réussi à avoir des places pour Arsenal et pour Lille", le derby qui se joue dimanche.

Ce supporter de toujours a de nombreux souvenirs à Bollaert, ou bien en déplacement. Parmi les plus prégnants, le dernier match des Lensois en C1 à domicile, contre le futur vainqueur de la compétition en 2002-03: "battre le grand Milan, il fallait le faire" (2-1).

- "Quand les Spice Girls ont chanté..." -

"Un autre de mes plus beaux souvenirs est lorsque l'on bat Arsenal à Wembley (1-0). Quand les Spice Girls ont chanté en avant-match, on ne les entendait pas, on entendait que les supporters de Lens, on entendait que nous".

Londonien croisé à l'Irish Tavern, QG des Anglais pour l'après-midi, fan d'Arsenal depuis quatre décennies, Neil Hobbs, n'a lui "aucun souvenir" de ce match.

"Pourtant j'étais au stade", assure, l'oeil malin, ce supporter anglais entre deux gorgées de sa pinte. "Mais maintenant Lens n'est plus la même équipe, ils ne sont pas en forme et je pense qu'on va gagner".

"La dernière fois que je suis venu au stade c'était quand on descend en Ligue 2 en 2007-08 contre le PSG, le match était nul, on sentait la fin, ça périclitait de A à Z, alors revenir aujourd'hui c'est un miracle!", souriait Nicolas Berdon, venu de Paris avec un ami fan... d'Arsenal.

Bien avant de parler d'exploit, rien qu'entendre la fameuse musique de la compétition a été quelque chose: "Entendre l'hymne de la Ligue des champions... Il ne retentit pas à Lyon, il ne retentit pas à Marseille, il retentit à Lens!", s'enflamme Claude Delicque.

Un souvenir pour certains, une première pour d'autres, comme pour Lise Lasselin, qui n'avait pas la chance d'assister aux matches contre Le Bayern Munich, La Corogne ou le Milan.

Et pour cause, "je n'étais pas née à l'époque", plaisante cette Douaisienne venue avec sa mère. "J'ai hâte de voir l'ambiance, parce que déjà en temps normal c'est quelque chose d'exceptionnel Lens".

Exceptionnel comme le tifo gigantesque tendu en tribune Marek, avec pour sous-titre la banderole: "Ensemble, faisons briller notre blason en Ligue des champions".


 

Vos commentaires