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Tentative d'arnaque dans les rues de Namur: comment distinguer les imposteurs des vrais bénévoles des ONG?

Tentative d'arnaque dans les rues de Namur: comment distinguer les imposteurs des vrais bénévoles des ONG?
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Les fausses collectes de dons pour des ONG continuent. Des escrocs se font passer pour des sourds-muets dans le but de délester les personnes crédules de quelques dizaines d'euros. Damien a failli se faire avoir le week-end dernier à Namur. Voici les conseils de Handicap International pour distinguer les vrais bénévoles de ces arnaqueurs.

Samedi dernier, Damien s’est rendu dans le centre de Namur pour une après-midi de shopping avec sa compagne. Au détour de la rue du président, petite artère commerçante de la vieille ville, un adolescent les aborde.

"Il ne parlait pas et m’a tendu une feuille A4. Dessus, il y avait le logo de Handicap International, un drapeau belge, des cases pour inscrire son nom, son code postal, sa ville et un montant. Ça ressemblait à une pétition et il était écrit une phrase du genre: Nous voudrions construire une école pour des sourds et muets", se rappelle-t-il.


"Il n'avait pas de vêtements de Handicap International"

Touché par la cause, il remplit les cases, inscrit 10€ dans la dernière, puis se rend compte qu’il n’a qu’un billet de 20€ en poche. "Je suis donc rentré dans le commerce le plus proche pour faire changer mon billet. Mais en sortant, une dame passe derrière moi et dit: 'Encore quelqu’un qui se fait avoir’. Là, le franc est tombé. Le jeune n’avait pas de t-shirt, de veste ou de badge de Handicap International. Il n’avait pas plusieurs feuilles pour récolter l’argent, seulement une, et aucune explications sur le projet."

Damien décide alors de ne pas donner les 10 euros et quitte les lieux à la recherche d’un policier à qui dénoncer la fraude. En partant, "ma compagne dit: ‘Regarde, ils sont en train de discuter.’ Un 2ème jeune l’avait rejoint et ils parlaient entre eux. Il n’était donc pas sourd-muet comme il le laissait entendre."


Une dizaine de personnes avaient déjà donné de l'argent: "Une fraude"

Malheureusement, n’ayant pas trouvé de policier dans les rues de Namur rapidement, le couple est rentré chez lui sans signaler les faits, mais non sans prévenir RTL info via le bouton orange Alertez-nous. "Je voulais alerter les gens car sur la feuille, il y avait déjà une dizaine de personnes qui s’étaient fait arnaquer. L’une avait même donné 50€ !"

Au téléphone, il n’a pas fallu une demi-phrase au porte-parole de Handicap International Belgique pour savoir pourquoi RTL info l’appelait: "C’est une fraude !", coupait-il directement.

Il faut dire que cela fait des années que ça dure et que ça nuit à l’image des ONG. "Ça arrive tous les jours, autant à Bruxelles qu’en Wallonie et même dans des villages en Flandre", détaille Gregory Vandendaelen. "On a déjà déposé une plainte et on encourage chaque personne qui leur aurait donné de l’argent à faire de même." Un dossier est en cours au niveau judiciaire et Handicap International sait qui se cache derrière ces jeunes. "Ce sont des bandes organisées qui sévissent dans plusieurs pays d’Europe."


"Si une pétition vous demande de l’argent liquide, c’est une fraude"

En plus de conseiller à toute personne de signaler ces faits à la police, l’ONG détaille ce qu’il faut savoir pour ne pas tomber dans leur piège.

"Le plus important, c’est qu’on ne demande jamais d’argent liquide", insiste le porte-parole. "On fait signer un document en rue qui définira la somme à donner mensuellement par domiciliation bancaire", détaille-t-il. En effet, tout don de ce type peut être déduit fiscalement en Belgique. Cela implique qu’il faut pouvoir fournir des preuves des dons, ce qui est impossible avec de l’argent liquide.

"De plus, nos bénévoles sont équipés de vêtements signé Handicap International et de badges. Ils sont à même de renseigner sur nos actions en s’appuyant sur des supports visuels. Et surtout, les documents présentés ne sont en aucun cas des pétitions, ni sur la forme ni sur le fond", ajoute M. Vandendaelen.

Handicap International a même depuis plusieurs années sorti un communiqué dénonçant ces "arnaques à la solidarité". Ces faux sourds-muets sévissent non seulement dans les villes, mais aussi sur les parkings de supermarchés et même en porte-à-porte. "Soyez prudents", rappelle donc l’association.


 

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