Serge, un homme de 42 ans atteint d’un cancer généralisé et qui se sait condamné, s’est lancé un pari fou : faire un tour du monde à la voile et offrir des voyages en mer aux malades du cancer à travers le monde.
Serge Deguide, 42 ans, souffre d'un cancer depuis 4 ans. Un premier cancer du côlon a été soigné en avril 2010. À l'époque on parlait de guérison possible mais Serge a dû subir dix opérations. Les chimios se sont succédées et malheureusement les rechutes aussi. Le cancer s’est répandu sur plusieurs organes. Depuis juillet 2012, il sait qu'il est condamné. Les médecins lui ont diagnostiqué un cancer généralisé.
"C’est ma façon de laisser une trace positive un maximum"
Après quelques moments d'abattements, Serge a décidé de se battre pour vivre. Vivre à tout prix même s'il sait que ces jours sont comptés. Cet optimiste inconditionnel est persuadé qu'il y a du positif dans tout. Même en fin de vie, il sait qu'il peut encore faire quelque chose, d'où ce défi insensé qu'il s'est lancé : faire le tour du monde à la voile. "C’est ma façon de laisser une trace positive un maximum. Avec un cancer généralisé, on peut encore avoir des rêves, on peut encore les mettre en place et ça, c’est primordial. C’est toujours possible, il faut y croire jusqu’au bout jusqu’à son dernier souffle parce que ça peut paraître étonnant mais je suis très heureux dans ce que je vis maintenant, j’ai une très belle vie et j’espère qu’elle continuera encore. Je craquerai peut-être le jour du départ, peut-être que ce jour-là je verserai une larme en me disant : ‘On y est !’ Après c’est du plus pour moi mais c’est surtout que le projet est en route et qu’il continuera", a-t-il expliqué au micro d’Olivier Patzelt pour Bel RTL.
"Une chimio c’est quelque chose qui est déjà difficile à recevoir dans un hôpital alors en pleine mer..."
Son rêve, il va le réaliser grâce à l'appui de toute une équipe qui le soutient et à son association Un Voilier contre le Cancer. En juillet, il va se lancer dans cette extraordinaire aventure: parcourir les mers du globe sur un catamaran totalement adapté. Un voilier de 14 mètres, équipé de 5 chambres et totalement médicalisé avec à son bord une équipe médicale qui va se relayer sur les 2 années de traversée. Car Serge va devoir continuer à subir de la chimio et des traitements lourds pour calmer le mal qui le ronge. "Je vais recevoir les chimios à bord. On sait qu’une chimio c’est quelque chose qui est déjà difficile à recevoir dans un hôpital alors en pleine mer... Il y aura des aller-retour qui devront être financés par l’ASBL au niveau des voyages pour rejoindre le bateau là où il sera, même chose pour les skippers, oui c’est une grosse infrastructure", a-t-il précisé.
"Bien sûr que j’ai peur et que c’est possible que je meure durant ce tour du monde"
Ce pari fou, il le fait pour la vie et contre la mort. C'est aussi une façon de sensibiliser les autres malades du cancer et leur faire comprendre qu'on peut toujours se battre. Qu'il ne faut jamais baisser les bras. C'est pourquoi il va faire étape dans tous les hôpitaux des villes traversées pour offrir des voyages en mer aux malades atteints du cancer. "J’adore la vie et j’ai toujours adoré la vie, j’ai toujours profité de la vie. C’est ça qui fait que les gens arrivent à se battre contre la maladie. Un cancer généralisé ce n’est pas forcément quelqu’un qui est couché dans son lit, à l’aube de sa mort. J’en suis la preuve vivante. Donner de l’espoir aux autres, faire changer le regard de la société par rapport à ça. Bien sûr que j’ai peur et que c’est possible que je meure durant ce tour du monde mais je pense que le jour où on approche de sa mort, on fait un peu un bilan sur sa vie et le plus important c’est ce qu’on laisse parce que le but ultime c’est que ça continue après moi", a-t-il conclu.
François Damiens est le parrain de l'association
En plus de l’équipe qui sera là pour l’aider, Serge a reçu le soutien d’un parrain exceptionnel: François Damiens. C’est le 27 janvier dernier qu’il a reçu la bonne nouvelle, François Damien a décidé de rejoindre l’association et de la parrainer. Mais malgré ce soutien, il lui manque encore quelque chose d’essentiel : le bateau. Il lance donc aujourd’hui un appel aux dons pour financer cet achat.
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