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Ils collectent des vêtements pour les SDF à Bruxelles: "Il a eu un sourire jusqu'aux oreilles"

Ils collectent des vêtements pour les SDF à Bruxelles: "Il a eu un sourire jusqu'aux oreilles"
 
 

Ils voulaient apporter quelque chose, "un plus à la société". Trois amis d'enfance se sont lancés dans l'aventure d'une association qui collecte des vêtements pour les plus démunis à Bruxelles.

Nous sommes en 2017 et donc le début de l'histoire se retrouve sur Facebook. On "scrolle" sur la page de l'association "Les Pains Unis" pour arriver tout en bas. On est en mai. Post du 18: "Première donation. Merci Kevin pour ton soutien". Sous ce remerciement, la photo de quelques piles de tee-shirts. On remonte. Cinq jours plus tard, post du 23 mai. De nouvelles colonnes d'habits: "Nous venons de recevoir des vêtements pour femmes et enfants ainsi que des accessoires literie". On poursuit l'ascension. D'autres images de vêtements défilent, avec leurs commentaires réjouis: "Les dons continuent d'arriver", "Beaucoup de donations", "Wouaw, un grand merci à Tania pour sa générosité".


Trois amis d'enfance, une volonté d'aider

À l'origine du projet, trois amis d'enfance: Bernard, Anthony et Trésor. Ils vivent à Bruxelles et La Louvière. Le premier est employé chez Vandenborre, le deuxième est bagagiste à l'aéroport, le troisième bosse au McDo. Tous les trois ont un point en commun: "Apporter un plus dans la société", écrit simplement Bernard, le président.


Un SDF lui raconte sa chute: divorce, alcool, licenciement

À la source, une rencontre aussi. Au Quick du shopping de Woluwe, Bernard propose à un SDF de lui payer son hamburger. Celui-ci décline l'offre et va se mettre à une table. Bernard lui demande s'il peut s'asseoir à ses côtés. L'homme lui raconte son histoire. "Il était marié et avait tout pour lui mais suite à un divorce il est tombé dans l'alcool. Ayant par la suite perdu son boulot, il n'avait plus les moyens de payer ses factures ainsi que son loyer. Le propriétaire a été obligé de le mettre à la porte. C'est ainsi qu'il est devenu un SDF", nous rapporte le salarié de Vandenborre. "Ce qui m'a fort étonné c'est que malgré sa vie difficile il était (avait l'air) heureux. C'est plutôt moi qui était gêné", se rappelle Bernard. 

"Personne n'est à l'abri de ce genre d'histoire, donc pourquoi ne pas les aider. Leur donner des vêtements c'est leur donner un plus", en tire comme leçon le fondateur de l'asbl.

Personne n'est à l'abri de ce genre d'histoire

La naissance

Récolter des vêtements et les distribuer aux sans-abri et personnes démunies: le principe n'est pas neuf, il est simple et utile. Mais concrétiser une telle idée passe par la création d'une asbl. Une étape ardue consiste en l'établissement des statuts de l'association. Une tâche juridique et administrative austère qui a pour qualité d'obliger les créateurs à préciser leur organisation, les rôles, les objectifs et des moyens clairs. Les fondateurs ont fait appel à une société spécialisée pour rédiger les textes. L'organisation officiellement créée une fois le document publié au Moniteur belge, les trois jeunes, rejoints par quelques collègues, ont pu passer à l'action et commencer les collectes.


"La plus belle des récompenses"

"Il nous est quasi impossible de savoir la quantité collectée car les vêtements arrivent tous les jours", admet Bernard. Les appels aux dons passent essentiellement via Facebook et le bouche-à-oreille. Le travail de tri est important: "Sur 10 sacs, il y en a au moins 3 de déchets (car vêtements pas propres ou en mauvais état)", explique le président.

La première distribution a eu lieu fin juillet à la gare du Midi. On vous disait qu'on était en 2017: un moment de la distribution a été filmé avec un smartphone et publié sur la page Facebook de l'association. De grands sacs plastiques bourrés de vêtements au bout des bras, les membres de l'asbl vont directement au devant des démunis. Ils entourent l'un d'eux, assis contre un mur. Des chaussures? questionne le SDF. Pas de chance: "On a tout donné", répond un membre de l'asbl qui lui demande s'il a internet. "Oui, What's App", lance son interlocuteur. "Si vous regardez sur Facebook vous pourrez voir notre prochain passage, ce sera à la gare centrale", l'informe-t-on. Au total, une vingtaine de personnes ont reçu des habits ce jour-là. Les chaussures sont très demandées, de même que les tee-shirts et "parfois des chaussettes".

Il a reniflé le t-shirt et, ayant senti l'odeur de la lessive, il a eu un sourire jusqu'aux oreilles

La seconde distribution devait avoir lieu à la gare centrale.

"Nous avons offert un t-shirt à un SDF, je n'oublierai jamais le geste de cette personne. Il a reniflé le t-shirt et, ayant senti l'odeur de la lessive, il a eu un sourire jusqu'aux oreilles. C'est la plus belle des récompenses", conclut Bernard.

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