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L'enfer de Sébasthien à Ovifat: le fils de ses voisins organise un week-end de fête "digne du film Projet X"

L'enfer de Sébasthien à Ovifat: le fils de ses voisins organise un week-end de fête "digne du film Projet X"
 
 

Le fils des voisins de Sébasthien a organisé un week-end de fêtes dans sa maison, située à Ovifat. Excédé par le bruit, ce père de famille a contacté la police. Il a dû appeler le 101 à plusieurs reprises pour obtenir l’arrivée d’une patrouille. Une situation frustrante qu’il déplore.

Il y a dix mois, Sébasthien a quitté Bruxelles pour s’installer avec sa famille dans le village d’Ovifat (Hautes Fagnes), sur les hauteurs de Malmedy. Un cadre champêtre propice à la nature et à la détente. Sauf quand on est victime de nuisances sonores causées par un voisin. Une situation que ce père de trois enfants tient à nous raconter, tant sa frustration est grande. "Imaginez, je paye un loyer de 900 euros par mois et je ne peux pas dormir tranquillement ou même profiter de mon jardin", déplore le jeune homme de 34 ans qui nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous.

C’était le week-end dernier, lors du Grand Prix de F1 à Francorchamps. "C’était aussi le dernier week-end avant la rentrée scolaire. Il faisait beau. Et nous avons eu le plaisir d'avoir un "festival" organisé par le fils de nos voisins qui vivent dans la rue perpendiculaire", souffle Sébasthien.


"Des soirées abominables deux jours d’affilée"

Selon le trentenaire, la fête a débuté vendredi soir jusqu’au petit matin. Elle a ensuite repris le samedi en début d’après-midi. "Copains qui gueulent à gogo, DJs, un scénario digne du film Projet X", assure le père de famille.

"Je n’ai rien contre les fêtes, mais ces soirées abominables deux jours d’affilée, je me suis dit que ce n’était pas possible", ajoute-t-il.

Excédé, Sébasthien décide donc de se rendre au domicile de son voisin pour lui demander de faire moins de bruit. Mais c’est mission impossible: "Je n’avais aucun moyen de rentrer en contact avec cette personne car la propriété est barricadée et ils n'entendaient évidemment pas la sonnette de la porte d'entrée."

Un peu avant 19h, le trentenaire appelle la police via le numéro d’urgence 101. "Gêné de devoir les appeler pour ce genre d’incident, je m’excuse auprès de la personne du call center en expliquant la situation. On me promet de faire intervenir une patrouille, en me disant par ailleurs qu'ils sont aussi là pour cela et que je ne dois surtout pas hésiter à les appeler", se souvient Sébasthien.


Les bruits sans nécessité, une infraction

C’est la loi. Quand un bruit intempestif nuit à la tranquillité des habitants, vous pouvez en effet contacter la police pour tapage diurne ou nocturne, considéré comme une infraction. "Par exemple, si le chien de votre voisin aboie jour et nuit ou si quelqu’un diffuse de la musique à un niveau sonore excessif", indique le commissaire Bernard Schmitz, directeur des opérations à la zone de police Stavelot-Malmedy.

Dans un premier temps, les forces de l’ordre se rendent au domicile du fauteur pour lui demander de stopper un bruit, source de nuisances. Celui-ci peut générer du stress, des troubles du sommeil ou un comportement agressif.

"En général, cela se passe plutôt bien", affirme le commissaire, qui conseille d’adopter le plus possible un comportement de bon voisinage pour éviter des ennuis. "Il n’est interdit à personne d’organiser une petite fête chez lui, pour son anniversaire par exemple, mais c’est mieux de prévenir les voisins et de les inviter à prendre un verre", recommande le commissaire.


"Au 5e appel, j'ai clairement senti que je les dérangeais"

Pour Sébasthien, la situation est inacceptable. Après une nuit de sommeil troublée, son seuil de tolérance est dépassé. Au fil des heures, sa patience s’étiole. Il ne voit donc pas d’autre solution que de rappeler la police. Et comme les choses ne semblent pas évoluer, il compose le numéro à plusieurs reprises. "Au cinquième appel, j'ai clairement senti que je les dérangeais. Ils m'ont expliqué qu'il y avait des affaires plus urgentes, que toutes les patrouilles étaient occupées et que je n'avais qu'à porter plainte lundi au commissariat", relate le trentenaire.

Cette réponse ne décourage pas Sébasthien, bien décidé à faire baisser le niveau de décibels. "Quand je leur ai alors dit que j’allais régler ça à ma manière, que j’allais prendre ma voiture et défoncer le jardin, ils ont enfin envoyé une patrouille. C’était vers minuit", poursuit le père de famille.


"Nous intervenons dès que possible"

"Le Grand Prix de Formule 1, c’est le grand weekend de l’année pour nous. Nous avons 36 missions à remplir", indique le policier pour expliquer ce délai. "Nous intervenons dès que possible pour pallier les demandes, en fonction de l’importance des faits. Dans ce contexte, un conflit de voisinage pour de la musique trop forte, ce n’est pas la priorité. Sauf si la situation dégénère et la tension monte", explique le directeur des opérations.

Le commissaire Bernard Schmitz souligne aussi l’étendue importante du territoire de la zone de police Stavelot-Malmedy. "Parfois nos équipes doivent parcourir un long trajet qui peut prendre 30 voire 45 minutes. C’est beaucoup trop", concède le policier. "En tout cas, je peux vous assurer que dès qu’une équipe peut se libérer, elle le fait et s’il y a mort d’homme, elle lâche tout pour y aller. Je suis certain que les policiers ne sont pas restés dans leur bureau", affirme le commissaire.


"C’est frustrant"

Même si Sébasthien comprend cette situation, il se sent frustré. "C’est frustrant de savoir que le voisin peut faire ce qu’il veut et qu’il est impossible pour moi de faire respecter mes droits", enrage le père de famille.

"S’il faut, on peut creuser cette affaire et constituer un dossier, surtout en cas de récidive. Cela peut mener à des sanctions administratives", réagit le policier.

Pour le moment, Sébasthien préfère ne pas porter plainte. Le lendemain, il parvient à discuter avec les parents du jeune homme. "Je les ai alors rencontrés pour la première fois et on a trouvé ensemble un accord. Visiblement, leur fils a profité de leur absence pour organiser ces fêtes. Ils m’ont expliqué que quand ils sont rentrés, vers minuit j’imagine, ils ont été accueillis par une équipe de policiers", raconte le trentenaire. "Je les ai prévenus que si cela arrive à nouveau, je porterai plainte", ajoute-t-il.

Le père de famille rencontre aussi le fils en question. "Il ne comprend pas pourquoi il ne peut pas organiser de fête alors qu’il y a des festivals partout. Il m’a aussi rétorqué que si je l’ennuie encore, il va aussi appeler la police lorsque j’installerai dans mon jardin un château gonflable pour mes enfants car leurs cris représentent aussi une nuisance."


"Je regrette d’avoir quitté la capitale"

Ces déclarations démontrent l’animosité entre les deux parties. "Ce n’est pas l’acte en lui-même qui me dérange le plus. Je suis victime, quel que soit le degré d’infraction. Et je me sens démuni face à cette situation", déplore-t-il, en rappelant que sa fatigue accumulée ne l’aide pas avoir l’esprit clair et serein.

"Finalement, j’ai plus d’ennuis ici dans ce village que quand j’habitais à Bruxelles où la police est très réactive. Je regrette d’avoir quitté la capitale", confie le père de famille.


 

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