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Justin est parti seul aux Etats-Unis à 22 ans pour lancer son entreprise: "Il ne faut pas avoir peur de mettre les mains dans la m..."

 
 

Sans diplôme mais avec beaucoup de courage, ce jeune Ittrois a tout quitté, famille et amis, pour se lancer dans l'immobilier à Detroit. Quatre ans plus tard, le succès est là. Rencontre.

On dit de plus en plus que les jeunes sont fainéants, restent longtemps chez leurs parents et pensent avant tout à leur qualité de vie. Ce n'est pas toujours vrai. Justin a contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous pour nous prouver le contraire.

"Il y a quatre ans, je suis parti seul aux Etats-Unis pour vivre mon rêve américain. J’ai quitté ma famille et mes amis et je me suis installé dans la ville de Détroit", nous a expliqué ce jeune Ittrois de 26 ans. Retour sur un parcours atypique mais positif et optimiste, pour "donner un exemple aux jeunes et leur montrer que tout est possible".

Voler de ses propres ailes… vers les Etats-Unis

Justin ne s'en cache pas: il n'a pas été au bout de ses études. "Je n'étais pas vraiment un élève modèle". Il a donc vite commencé à travailler, tout en voyageant, notamment en Australie et en Indonésie pour apprendre l'anglais.

A son retour, il a travaillé avec son père, actif dans le domaine de l'automobile puis de l'immobilier. "Mais à un moment, j'ai voulu commencer quelque chose par moi-même. J'ai regardé ce qu'il était possible de faire aux Etats-Unis".

Il s'est rendu compte qu'il y avait des opportunités d'investissement dans des villes en reconstruction. Une partie des Etats-Unis a été durement touchée par la crise des subprimes qui a amené le krach boursier en 2008. Pour faire simple, les banques ont prêté de l'argent de manière imprudente à des Américains, afin que ceux-ci puissent acheter une maison. Mais des millions de personnes n'ont pas pu rembourser et tout s'est effondré, et certains villes sont devenues presque fantôme…

"J'ai vu qu'à Détroit, les maisons n'étaient vraiment pas chères. A l'époque, en 2014, on était à 25.000 dollars environ. Donc je me suis dit que j'allais essayer. J'ai été sur place, j'ai acheté une dizaine de baraques. J'ai rencontré mes deux associés. Pendant deux ans, j'ai fait ça en partie à distance. J'ai acheté et vendu des maisons à des gens. Il y a deux ans, j'ai eu mon visa, et je suis parti. Je vis là-bas depuis deux ans, donc".

Actuellement, la société JustInvestNow de Justin emploie une dizaine de personnes. Elle propose des solutions all-in pour acheter un bien à Détroit (et bientôt dans d'autres villes), le faire rénover et le louer. Justin s'occupe de tout (il y a des frais, bien entendu) à la place de l'investisseur, et vu que la valeur des maisons ne cesse de grimper car Détroit est en pleine reconstruction, le rendement est intéressant. "Aujourd'hui, il faut mettre plutôt 50.000$ pour une petite maison rénovée et en bon état", prévient-il.

Le plus dur, ça a été de partir à des milliers de kilomètres, avec pour seul contact Facetime ou Skype

Qu'est-ce qui est le plus dur dans le fait de partir seul ?

Justin est parti réellement vivre à Detroit il y a 2 ans, mais il y est régulièrement depuis 4 ans. "Au fur et à mesure, je me suis fait des amis, une vie sociale. Je vis avec ma copine actuellement. Ça se fait doucement, je me crée un cercle social".

Dans cette étape très importante de sa vie, le plus dur, "c'est la famille". "J'ai un cercle social en Belgique qui est important pour moi, on est très proche. Le plus dur, ça a été de partir à des milliers de kilomètres, avec pour seul contact Facetime ou Skype".

Pour revoir sa famille et ses amis, Justin "essaie de rentrer en Europe au moins deux fois par an". "Mes parents essaient de venir aussi deux ou trois fois par an, mais à côté, il y a mon frère et mes amis, qui eux n'ont pas la possibilité de venir aussi souvent. Donc ce n'est pas facile, et c'est vraiment ça le plus dur", nous a confié le jeune entrepreneur.

A côté de l'aspect 'vie sociale', Justin est heureux d'être aux Etats-Unis. "La Belgique, ça ne me manque pas vraiment. C'est juste un pays, même si je suis patriote et que j'ai bien vibré pour la Coupe du Monde".

Quels conseils donne-t-il aux jeunes qui n'aiment pas trop l'école ?

Justin est heureux actuellement, et il a déjà réussi son pari et une partie de son rêve américain. C'est donc possible de s'en sortir, et même très bien, sans avoir de diplôme. "Je pense que tout est possible. Les diplômes, c'est clair que ça aide, donc le parcours sans diplôme est plus difficile".

"Le jeune doit alors se dire: 'Je suis prêt à bosser entre 50 et 100 heures par semaine'. Il ne faut jamais baisser les bras, il faut persévérer et ne pas lâcher prise. J'ai commencé il y a quatre ans et en 2017 seulement, j'ai bien vendu. En 2018, on est en pleine explosion, on vend en moyenne 10 maisons par mois".

"Et il ne faut pas avoir peur de mettre les mains dans la merde. Désolé pour l'expression, mais c'est comme ça. J'ai fait des rénovations avec des équipes en Belgique. Je faisais la démolition, la plomberie, et tout ce qui était dégueulasse".

Justin conclut: "C'est donc un parcours très difficile, mais c'est gratifiant, car on se dit qu'on n'a pas de diplôme, mais qu'on a quand même réussi à le faire".


 

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