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Après avoir guéri de son cancer, William fait de la prévention: il incite les hommes à "se palper les testicules régulièrement pour repérer des duretés"

Après avoir guéri de son cancer, William fait de la prévention: il incite les hommes à "se palper les testicules régulièrement pour repérer des duretés"
 
 

Ancien malade du cancer, William, Bruxellois de 29 ans, veut sensibiliser l’opinion publique à l’importance de s’auto-examiner les parties génitales.

William a eu un cancer des testicules à l’âge de 24 ans. Après avoir subi une ablation et suivi une chimiothérapie, la maladie a disparu. L’épisode a été relativement court, mais difficile et chargé en émotions. Aujourd’hui, le jeune homme prend exemple sur ces femmes qui, victimes d’un cancer du sein, incitent les autres à passer une mammographie. Il nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous pour témoigner et prévenir.


"J'ai ressenti une partie très dure"

C’était il y a cinq ans, pendant l’été. William travaillait en tant qu’animateur en plaine de jeux, un job étudiant. Il s’est réveillé un matin avec une douleur à un testicule. "En le palpant, j'ai ressenti une partie très dure", raconte-t-il. Le jeune homme a rapidement consulté son médecin généraliste qui lui a prescrit une échographie des testicules et de l'aine. Sur l’image, une forme blanche apparaissait. Une anomalie. Rendez-vous a donc été pris chez un urologue (spécialiste des maladies de l’appareil urinaire et des organes génitaux masculins).

Un touché rectal a permis d’écarter l’hypothèse d’un problème en lien avec la prostate. Puis l’urologue lui a prescrit des anti-inflammatoires dans le cas où il s’agirait d’une simple inflammation. Un traitement qui est resté sans effet, la douleur perdurant : "comme si j’avais reçu un coups dans les testicules et que la douleur refusait de partir. Même quand je marchais je ressentais une douleur", se souvient William.

"Une vague sensation de lourdeur au niveau du bas-ventre, derrière les bourses ou à l'intérieur de celles-ci" fait effectivement partie des symptômes du cancer du testicule tels que décrits par la Fondation contre le Cancer. Voici les autres symptômes possibles :

- un durcissement du testicule que l'on sent à la palpation; 
- une sensation de fatigue inexpliquée;
- des maux de ventre ou de dos provoqués par des ganglions lymphatiques enflés;
- un gonflement des glandes mammaires ou de la région entourant le mamelon.


"Un véritable choc" pour William lors du diagnostic

"Il va falloir vous opérer", lui a annoncé l’urologue. William devait subir une biopsie, une opération pour prélever un fragment de tissu suspect afin de l’analyser. "Finalement vous pensez que c’est quoi ?", a interrogé le jeune homme. Le mot était lâché : cancer. Et si l’hypothèse se vérifiait, ablation d’un testicule dans la foulée. "Mon père ayant été atteint d'un cancer, cela a été un véritable choc pour moi. J'étais anéanti", confie William. "On se pose plein de questions sur sa capacité à faire des enfants", ajoute-t-il.


L'ablation du testicule touché, à peine un mois après les premières douleurs

Le cancer du testicule, apparaît le plus souvent entre 20 et 40 ans. Il est peu fréquent, avec environ 360 cas diagnostiqués chaque année en Belgique. William en faisait partie, a révélé la biopsie. Il a eu rendez-vous une semaine plus tard pour l’ablation du testicule touché. "Entre les premières douleurs et l’opération, cela n’a pas dépassé un mois. Ça été vraiment très rapide", raconte-t-il. "Heureusement, parce que ça aurait pu s’étendre à tout le testicule et là c’est une ablation des deux", explique-t-il. "Il faut directement consulter pour éviter de perdre les deux testicules", met-il en garde.


Le moral de William au plus bas à cause de la chimiothérapie

Après l’ablation, William n’était pas encore tiré d’affaire. Trois semaines plus tard, alors qu’il était en plein travail, il a reçu des appels insistants d’un numéro inconnu. Il s’est isolé pour répondre. Son urologue lui a annoncé qu’il devait suivre une chimiothérapie. Un rendez-vous avait déjà été pris pour lui chez l’oncologue. Avant de commencer le traitement, William a pu faire congeler du sperme, au cas où il deviendrait stérile.

"J'étais au plus bas. Je n'osais pas l'annoncer à ma famille", confie William. Jusqu’à présent, seuls ses parents et ses sœurs étaient au courant de son problème de santé. Compte tenu de la gravité des événements, ces derniers se sont chargés d’avertir la famille étendue. "Mes tantes, oncles, cousins, cousines, certains que je n'avais plus revus depuis des mois, ont été présents pour moi, pour me soutenir", raconte-t-il. Une aide précieuse qui lui a permis de mieux supporter le traitement.

William a bien sûr arrêté son job étudiant. La chimiothérapie, "assez agressive", s’est étalée sur un mois et demi, jusqu’à la fin de l’été, avec un rythme de 1 semaine à l’hôpital et deux semaines chez lui, trois fois de suite. Perte de cheveux, nausées, épuisement… le jeune homme a subi toutes les conséquences de ce traitement qui s’attaque aux cellules cancéreuses, mais également aux cellules saines de l'organisme.


Retour à la vie normale, avec des examens de contrôle régulier

Après cette période critique, la vie de William a pu reprendre son cours. Il s’est marié l’année suivante avec une amie d’enfance, puis a trouvé un emploi dans la fonction publique après avoir terminé des études d’enseignants. William se soumet régulièrement à des examens de contrôle pour surveiller la survenue d’une éventuelle rechute : une prise de sang tous les 6 mois et un scanner chaque année.


"Rien de honteux à subir ce genre d'opération"

Il lui tient à cœur de sensibiliser ses proches à la maladie dont il a été victime, d’autant que nous sommes en plein mois de "Movember", souligne-t-il. Movember est un mouvement qui, chaque année au mois de novembre, cherche à faire parler des maladies masculines et à lever des fonds pour la recherche. William explique qu’il ne devrait pas y avoir de gêne à discuter de ce genre de maladie. "Je veux que les hommes sachent qu'il n'y a rien de honteux à subir ce genre d'opération", ajoute-t-il. 


Comment réaliser l'examen soi-même ?

William incite les hommes à pratiquer une auto-palpation régulière de leurs testicules. Celle-ci peut se faire par exemple devant un miroir ou au moment de la douche, une fois par mois. Avec le pouce et l’index, il faut rouler doucement chaque testicule, explorer tous les angles à la recherche d’une éventuelle petite bosse dure, d’une différence de volume ou de poids d’un testicule par rapport à l’autre. Un doute ? Filez chez le médecin ! Un dépistage précoce offre de meilleures chances de guérison.


 

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