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Un ex-employé de Delhaize dénonce l'absence d'esprit critique des médias: "On devrait parler d'engloutissement plutôt que de fusion avec Ahold"

Un ex-employé de Delhaize dénonce l'absence d'esprit critique des médias: "On devrait parler d'engloutissement plutôt que de fusion avec Ahold"
 
 

Un ancien employé de Delhaize, ayant travaillé 20 ans au sein de l'entreprise, a lu avec surprise un article de l'Echo, paru mercredi dernier, à propos de la fusion entre les groupes de distribution belge Delhaize et néerlandais Ahold. Il dénonce le manque d'esprit critique des médias dans ce dossier.

Fin juin, les groupes Delhaize et Ahold ont annoncé leur fusion. Très vite, la question de l'impact de l'opération sur les travailleurs a été soulevée. Les syndicats, restés méfiants à la suite de la restructuration effectuée par Delhaize en Belgique au cours des derniers mois, ont exprimé de vives inquiétudes. Le personnel va-t-il payer cette fusion? La direction affirme qu'aucun licenciement n'est prévu, mais qu'en sera-t-il dans les années à venir?

Ces craintes sont partagées par un ex-employé de Delhaize. Après 20 ans de maison, il connaît bien les rouages de l'entreprise. Cette semaine, il est resté sans voix après la lecture d'un article du journal économique L'Echo à propos de cette fusion. Via notre page Alertez-Nous, il dénonce.

Le message d'un ancien employé de Delhaize

"Je suis sidéré par le côté "positif" et peu critique des informations véhiculées dans l'Echo de ce mercredi 24 juin et les médias au sujet de la "fusion" Delhaize Ahold :

"Le titre Delhaize s'est envolé de 11% en séance avant de se stabiliser en hausse de 8,4%"

"L'actuel PDG de Delhaize Frans Muller... en position de transition avant de prendre la succession de Boer (à la tête du groupe)?"

"La conjonction des deux groupes... a déjà été largement applaudie par les marchés, le nouvel ensemble constituera le cinquième groupe mondial"

On oublie de dire que M. Muller est entré en matière en mettant en place un plan de restructuration qui a coûté leur job à 1.800 personnes, pour rendre plus belle la mariée avant l'absorption...

Les analystes oublient aussi de poser la question qui dérange : combien d'emplois vont encore être sacrifiés dans les équipes actuelles de Delhaize, du fait des doubles fonctions entre les deux groupes? Par exemple, les équipes d'achats belges qui vont devenir inutiles... Toutes le négos vont être dirigées depuis la Hollande.

Bref, on dirait que la jolie partie visible de l'iceberg fait oublier tous les effets collatéraux d'avant et après "fusion".

En affaires, les businessmen hollandais sont réputés être des tueurs et ils ne feront aucun cadeau. Tout en cueillant au passage une des dernières "institutions belges".

Beaucoup de PME belges risquent de passer à la trappe pour quelques centimes de moins payés à un concurrent en Hollande pour une qualité moindre. Des effets collatéraux dont personne n'a visiblement envie de parler dans l'euphorie boursière, qui semble déjà s'estomper.

On devrait parler d'un engloutissement plutôt que d'une fusion. S'il y reste une poignée de produits typiquement belges d'ici quelques temps, on pourra s'estimer heureux, vive les tomates hollandaises !

Tout ça suite à une politique de management de M. Beckers "à l'américaine"...

Un ancien employé de Delhaize, 20 ans au sein de feu Delhaize Le Lion."


 

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