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Martine, ex-indépendante qui ne peut voter De Wever: "Je voterai Martine!"

Martine, ex-indépendante qui ne peut voter De Wever: "Je voterai Martine!"
 
 

Chaque jour, jusqu'aux élections du 25 mai, RTLinfo.be vous propose les brefs portrait et intentions de vote de citoyens à travers sa série "JE VOTERAI POUR".

Martine est révoltée. Après avoir travaillé pendant presque toute sa vie à son compte comme indépendante, elle a dû mettre la clé sous le paillasson. Mais en se renseignant à l’Onem, c’est la dégelée: elle n’a pas droit au chômage. C’est donc son ex-compagnon qui l’aide à survivre le temps de retrouver du travail. Dégoutée par une gauche qui ne soutient pas les indépendants, elle a tenu à pousser deux coups de gueule: elle déconseille à quiconque de se lancer comme indépendant en Belgique et votera "Martine" aux élections, car le système belge ne permet pas au parti vainqueur de mener sa politique à 100%. De toute façon, seul Bart De Wever -pour son programme socio-économique et non sa volonté de scinder le pays- aurait retenu ses faveurs, mais elle ne peut voter pour lui…

C’est via notre page Alertez-nous que Martine a pris contact avec la rédaction de RTLinfo. Son histoire, ce pourrait être le portrait de "3 indépendants par jour et par province", insiste-t-elle. Le nombre d’indépendants qui déposent le bilan atteint en effet les 1.000 par mois cette année.

"Aucun droit" pour les indépendants qui font faillite

"J’étais coiffeuse puis vers 2000, je me suis lancée dans l’invention. J’ai créé un jeu, un portefeuille pour les pièces en euro et un distributeur de serviettes hygiéniques. C’est parce que la Suisse n’a pas honoré sa commande de mon dernier produit que j’ai dû arrêter", raconte Martine. "J’ai donc demandé à l’Onem si j’avais des droits. On m’a répondu: "Mais madame, vous n’avez plus de droits. Travailler comme indépendant n’est pas considéré comme du travail". Je dois retravailler deux ans complets avant de pouvoir bénéficier du chômage", déplore-t-elle. "Je n'ai droit à rien alors que j'ai toujours travaillé et payé mes taxes. Si je n’avais pas mon ex-compagnon qui a accepté de me donner de l’argent pour vivre, je serais à la rue en ce moment. J’ai pleuré deux heures devant la porte du CPAS avant d’oser y entrer. Pour le moment, je suis au Forem en formation pour avoir le droit d'entamer un stage en entreprise."

"Ne vous installez jamais comme indépendant!"

Pour elle, c’est le système belge qu’il faut changer. "Pourquoi un indépendant qui n’a jamais rien demandé à l’Etat ne peut pas être dans le système" et recevoir un parachute en cas de faillite? "Il y a un problème avec les indépendants en Belgique. Ce n’est pas l’Etat qui va créer de l’emploi et les employés ont besoin d’un patron. Sans indépendant, pas d’ouvrier, pas d’employé". "Dégoûtée" par la manière dont la Belgique traite ses indépendants, elle est catégorique: "Ne vous installez jamais comme indépendant!"

Plutôt mourir que de voter PS

Le responsable de cette situation, de cette difficulté d'être à son compte en Belgique? Le PS, bien entendu. "Magnette là, on dirait Hollande n°2, aussi c...! Dans votre débat contre De Wever, il n’a rien dit. Que des promesses. "On va, on va, …" Les socialistes veulent seulement gagner les élections, mais ils ne dirigent pas. Ce n’est pas normal de dépenser des milliers d’euros pour du social. Pourtant, j’ai viré de bord dans ma vie. J’ai même déjà voté socialiste, aux communales, parce qu’il avait ce qu’il fallait où il fallait. Mais au fédéral, je ne voterai jamais pour eux, autant mourir", s’est-elle exclamée. "Si demain tout le monde n’est plus obligé d’aller voter, seuls les gens qui ont une conscience politique iraient, pas ceux qui votent juste comme papa et maman, et les socialistes seraient coulés", estime-t-elle.

Dans l'impossibilité de voter De Wever, "je voterai Martine!"

"Je ne suis pas pour la séparation du pays, loin de là, mais quand on entend De Wever, j’en aurais moins peur au pouvoir que quelqu’un comme Magnette. Si je le pouvais je voterais pour De Wever. Parce qu’il en veut. Lui peut redresser la Belgique. Un pays doit se diriger comme un portefeuille familial. On doit diriger comme pour soi et ne pas dépenser ce qu’on n’a pas. Je me sens aussi proche du MR, ils sont composés d’indépendants, de professions libérales, ils ont quelque chose dans le crâne. Dans le pire des cas, le MR peut savoir gérer le pays. Ce sont des gens qui veulent diriger et savent ce que c’est. Ils ne prennent pas juste leur salaire comme les autres. Mais comme au final tous les médias disent que c’est le PS qui va gagner, moi je n’irai pas voter. Enfin, si, j'irai, mais dans l’isoloir, je voterai Martine !", assure-t-elle.

Finies les coalitions: un seul parti au pouvoir

Une autre façon de voter blanc, de marquer sa désapprobation. Car pour elle, peu importe pour qui on vote, le résultat est le même. La faute au système belge qui place une coalition au pouvoir. "Un seul parti doit diriger la Belgique et pas un mic mac. Aujourd’hui, on prend la minorité de chaque côté, ils ne sont jamais d’accord et ils n’avancent pas. Pour moi, celui qui sort vainqueur, même avec seulement 33%, il doit être le seul à diriger", comme c’est le cas en France par exemple.



 

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