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Créer de l'emploi en Belgique: "Tous les politiciens font la même erreur"

Créer de l'emploi en Belgique: "Tous les politiciens font la même erreur"
 
 

Pol fustige les politiciens qui ne font pas la différence entre emploi et travail. Pour lui, avant de vouloir créer de l'emploi, il faut recréer du travail concret. De nombreux métiers ont disparu, balayés par l'automatisation, les délocalisations et les obligations de rendement et de compétitivité. Mais sans tâche à accomplir, point d'emploi.

A deux semaines des élections, certains grands thèmes de campagne se sont dessinés. Parmi eux, l’emploi. Avec un taux de chômage qui frôle les 10% en Belgique et atteint même les 13,5% en Wallonie et 20,6% à Bruxelles, l’emploi est la préoccupation première de la plupart des Belges.

Chaque parti en convient: il faut créer de l’emploi. Et chacun a son idée pour y parvenir. A gauche, on va plutôt vers des plans d’incitation fiscale à l’embauche des jeunes, des chômeurs de longue durée ou des moins qualifiés, tandis qu’à droite, on préconise plutôt de lâcher du lest sur la taxation des entreprises pour qu’elles puissent retrouver de la compétitivité et se permettre d’engager du personnel.

Mais pour Pol, qui a contacté la rédaction de RTLinfo via notre page Alertez-nous, les politiciens se trompent tous. Selon lui, ils ne font pas la différence entre "emploi" et "travail". Car sans travail, sans tâche à accomplir, il n’y a pas d’emploi, d’engagement d’une personne pour réaliser ce travail. Cet ancien garagiste, qui approche de la soixantaine, revient sur les causes de la crise de l’emploi qui touche notre pays et, globalement, les pays développés occidentaux.

Voici son message: "Il n'y a plus de travail pour tous"

"Tous les politiciens parlent de créer de l'emploi. Je pense qu'ils font erreur. Ils doivent plutôt trouver du TRAVAIL. En effet, nous vivons plus vieux, nous travaillons plus longtemps, nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre, nous automatisons au maximum, nous envoyons nos industries à l'Est et en Chine… Il n'y a plus de travail pour tous. J'ai connu des maçons qui avaient trois ou quatre manœuvres. Aujourd'hui, on amène la maison toute faite. Les voitures demandaient des entretiens tous les 5.000 km. Aujourd'hui, c’est tous les 30.000 voire 60.000 km. Il n'y a plus de pompistes, de cordonniers, de balayeurs, les grandes surfaces vendent de tout et suppriment des tas de petits métiers... Alors, créer de l'emploi, c'est impossible: il faut créer du travail d'abord."

"On est devant un mur"

Contacté par la rédaction de RTLinfo, Pol concède que s’il a mis le doigt sur les causes du problème, il n’en a pas la solution. "Il faudrait retrouver du travail concret à exécuter", mais la production industrielle fuit nos pays. "On l’a encore vu récemment à la télévision, Peugeot qui vient de construire une usine en Chine où les travailleurs sont payés 350 euros par mois. Comment voulez-vous rivaliser?" Et même au niveau de la production de services et non plus de biens, la Belgique traine car pour créer ces jobs, ces fonctions, ce travail, "il faut des petites entreprises qui se créent, des jeunes qui commencent et lancent leur entreprise, mais les banques ne prêtent plus aux jeunes indépendants." Quant à un retour des petits commerces, il ne pourrait fonctionner que si les Belges changeaient leurs habitudes. Mais les supermarchés, les galeries commerçantes, "c’est la facilité, le parking, le gain de temps". Conclusion bien triste de Pol: "On est devant un mur". La question étant: qui trouvera les moyens de l’abattre?



 

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