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Burn-out en série à la police de Jemeppe-sur-Sambre: deux agents témoignent de leurs conditions de travail

 
 

Il existe un gros malaise au sein de la police de Jemeppe-sur-Sambre, la plus petite zone de police de Wallonie. Sur les 26 membres du personnel, plus de la moitié est actuellement absente. Certains sont en congé, mais la plupart souffrirait de burnout.

Le commissariat de Jemeppe-sur-Sambre est paralysé. Les activités sont peu nombreuses en raison d’un manque d’effectifs. Sur 26 membres du personnel, 18 sont absents. La plupart sont en congé de maladie. "Je pense que les collègues sont en flux tendu depuis de nombreux mois. Ils sont très fatigués et voilà la conclusion du non-engagement de policiers qui perdure déjà depuis un certain temps", indique Alain Rorive, permanent CGSP Police.

Deux agents ont accepté de témoigner anonymement. "Quand on est tout seul sur le terrain et qu’on nous rabote encore des équipes et qu’on nous demande toujours plus avec moins de moyens, à un moment donné le mental en prend un coup. Je suis dans un état d’esprit où si les choses ne changent pas, je change de boulot", ont-ils raconté au micro de Benjamain Brone pour le RTLinfo 19H.


"Un problème de gestion des ressources humaines" 

Les patrouilles de soirée et de nuit ne sont dès lors plus assurées depuis lundi. Le chef de corps est vivement critiqué pour sa gestion de la situation. "On interpelle directement notre chef de zone, mais c’est vrai que c’est le bourgmestre qui a au final le dernier mot", ont encore confié les deux agents. "Je pense qu’il y a un problème, puisque vous me le faites dire, de gestion des ressources humaines. J’en suis persuadé", avoue Joseph Daussogne, bourgmestre de Jemeppe-sur-Sambre et président de la zone de police.


Un sentiment de harcèlement de la part de la hiérarchie

Sur le parking, les pneus d’un véhicule de police sont visiblement hors d’usage. Dans un courrier, les agents de la zone décrivent aussi les conséquences du manque de personnel: des bâtiments vétustes et surtout un sentiment de harcèlement de la part de la hiérarchie. "Donc il faudrait qu’il soit un peu plus proche de ses hommes, un peu plus sur le terrain et aussi pas toujours croire qu’il est dans une caserne dans laquelle on marche au pas", estime Joseph Daussogne.

Joint par téléphone, le chef de corps nous promet un retour à la normale dès la semaine prochaine. Pour le moment, il ne peut compter que sur les renforts apportés par quatre zones voisines.


 

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