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Le centre de Couvin va-t-il rebondir, maintenant que les camions n'y passent plus? Abdel, un jeune commerçant l'espère

Le centre de Couvin va-t-il rebondir, maintenant que les camions n'y passent plus? Abdel, un jeune commerçant l'espère
 
 

Abdel a 22 ans. L'informatique le passionne depuis son plus jeune âge. Il a décidé d'ouvrir son commerce et puis de l'agrandir, mais il regrette l'absence de clients. Il faut dire que le centre-ville a souffert ces dernières années, mais il commence à revivre.

Cela fait 9 ans qu'Abdel a été touché par le virus de l'informatique. "A l'âge de 13 ans, j'ai commencé à réparer un tas d'appareils électroniques et j'ai fait mes premiers pas dans la programmation", commence-t-il via le bouton orange Alertez-nous. "A 14 ans, j'ai créé un programme pour gérer ma bibliothèque de films et de séries et j'ai appris à réparer les ordinateurs et les smartphones", s'enorgueillit-il.

Sa première clientèle est constituée par les amis et la famille: "Ils comptaient sur moi pour remettre leurs appareils en état. Petit à petit, ça a pris de l'ampleur." Poussé par son père, il se lance complètement dans l'aventure à 19 ans: "J'ai ouvert mon commerce, en parallèle de mes études."

Durant deux ans, sa petite affaire fonctionne plutôt bien et il y a huit mois, Abdel a déménagé dans un bâtiment plus grand. "Le but c'était de dynamiser un peu l'activité de la ville. J'ai un grand local de 600 m². J'y ai également installé une salle de gaming", dit-il. Mais les joueurs ne se bousculent pas. "Depuis le mois de février, il y en a peut-être eu à peine une dizaine" regrette-t-il.

En cause selon lui, un centre-ville de plus en plus désert: "La petite ville de Couvin où j'ai grandi ne compte presque plus de commerces, ils ferment les uns après les autres, cela me fait peur. Il y a de nombreuses vitrines vides, des commerces à remettre. Les clients vont dans les villes aux alentours." Si le centre-ville de Couvin a effectivement connu des moments difficiles, reconnait la commune, cela appartiendrait désormais au passé. Explications.


L'échevin du commerce: il n'y a presque plus de vitrines vides

Mort, le centre-ville de Couvin ? Eddy Fontaine, l'échevin du commerce n'est pas de cet avis. "Il fut un temps où il y avait effectivement des vitrines vides, mais à ma connaissance, aujourd'hui, il n'y en a plus qu'une ou deux." D'après l'élu local, le passage incessant des camions ont fait du mal à la ville. Mais ce transit appartient désormais au passé: "Heureusement, vu que le contournement de Couvin est fini, les poids lourds ne passent plus par le centre, c'est une excellente chose. Il est désormais plus facile de circuler, c'est plus agréable."


L'association des commerçants: les camions partis, le centre-ville redevient plus agréable

Hulrich Bartolas tient également un commerce dans le centre. Il est le président de l'association des commerçants et tempère les deux discours. "Je rejoins monsieur l'échevin sur le contournement de Couvin. 1000 camions par jour, ça vous brise l'image d'une ville, mais désormais le centre-ville est plus sûr, plus agréable. D'ailleurs certaines brasseries et restaurant ont déjà remarqué une augmentation de la fréquentation sur le temps de midi par exemple."


"Il y a effectivement moins de commerces"

Il est par contre plus critique sur le nombre de commerces. "Il y a quelques années, tout cela s'est fortement essoufflé. Il y avait de nombreuses vitrines vides. Ce n'est plus le cas, mais la plupart de ces locaux à l'abandon ont changé de vocation et ne sont plus des magasins mais des bureaux ou des centres de titres-services. Il n'y a donc pas une sorte de cimetière de vitrines vides, mais il y a effectivement moins de commerces!"

Pour Hulrich Bartolas, le plus dur est passé. "Nous avons un avenir radieux. Couvin est en mutation. Il va y avoir un fast-food en 2018, un centre commercial à la gare en 2019. Dans les trois ans, Couvin qui est un peu le parent pauvre de la région, va représenter une place de choix entre Philippeville et Chimay."

En attendant, les temps sont tout de même durs pour Abdel, mais il ne compte pas baisser les bras. "Mon dernier espoir c'est ce 2 décembre. J'organise un évènement. Des grandes marques viendront présenter des nouveautés et ce jour-là les ordinateurs de jeux seront gratuits. J'espère que cela amènera des clients et fera connaitre la salle."


 

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