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Jean-Louis retrouve sa vache dépecée en plein champ: "Un acte d'une telle barbarie, jamais nous n'avons connu cela"

 
 

C’était hier matin, mercredi, à l’aube. Jean-Louis Leyder arrive dans son champ situé à Mellier (Léglise, en province de Luxembourg). Comme chaque matin, il vient voir sa trentaine de vaches laitières, mais il constate que sa plus grosse est couchée dans le champ, au loin.

Il craint le pire : une attaque d’un animal sauvage. Mais il était encore loin de l’horrible vérité. Il découvre une bête littéralement dépecée. "Elle a été égorgée. J'ai vu qu'il y avait un coup de couteau. Je ne sais pas comme ils ont approché la bête mais ils l'ont égorgée en un seul coup de couteau puis ils ont fait ce qu'ils voulaient quoi. Ils ont fait ce qu'ils voulaient...", a-t-il relaté, visiblement encore sous le choc, à Samuel Ledoux et Michaël Danse pour le RTLINFO 13H.


Du jamais vu dans la région depuis 20 ans

Pourtant, une vache laitière, ça ne se mange pas normalement. Elles sont sélectionnées depuis des générations pour donner du lait, et non pour produire une viande savoureuse. "Question viande, ce n'est pas fameux quoi. Ce n'est vraiment rien que pour le lait. Mais bon, la pâture ici est isolée et à mon avis c'est ça qui a fait que ça a été facile de venir pendant la nuit."

Dimitri Fourny, bourgmestre cdH de Neufchâteau, la grande commune voisine, est lui aussi choqué. "De mémoire, je ne pense pas avoir jamais connu un tel événement. Il est arrivé de manière très ponctuelle qu'il y ait eu un vol de bestiaux ou l'autre, mais de manière très très rare et très très isolée. Ici, un acte d'une telle violence et d'une telle barbarie, jamais dans la région nous n'avons connu cela."

Les tueurs savaient ce qu’ils faisaient et ont visiblement une certaine pratique : ils ont découpé avec précision les meilleurs morceaux et ont emporté plus de 100 kg de viande sur les 500 que pesait la bête. A Léglise, on espère que ça n’augure pas une vague d’abattage sauvage de bétail comme la région avait connu il y a 20 ans.


Un taureau pour dissuader des braconniers responsables d'une vague de dépeçages récemment dans le Hainaut

Jean-Louis, éleveur depuis 13 ans, n’a pas connu cette époque. Mais il n’a pas attendu avant de prendre une mesure radicale : il va acheter un taureau pour défendre son bétail. Approcher les vaches sera certainement plus difficile avec un paquet de muscles qui charge dans votre direction…

Une mesure qui pourrait donc dissuader les braconniers, comme il faut les appeler, qui frappent régulièrement en Belgique. Le phénomène des vaches dépecées à même leur pâture n’est en effet pas neuf et malheureusement pas rare. En mai 2015, c’était dans un champ d’Ellezelles (Hainaut) qu’une pauvre bête était retrouvée morte dans les mêmes circonstances. En octobre 2014, c’était à Cambron-Saint-Vincent (Lens, Hainaut), en juillet 2014, à Soignies (Hainaut) et en avril 2014 à Landelies (Montigny-le-Tilleul, Hainaut). Il ne s’agit là que des cas qui ont été médiatisés.

Suite à la vague de 2014, la Région wallonne avait mis en place des patrouilles de son unité anti-braconnage. Les zones de police concernées ont également enquêté. Mais aucun braconnier de vaches n’a encore été arrêté chez nous.



 

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