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Deux œuvres du 16e siècle volées à la basilique de Saint-Hubert: "C’est un fameux pincement au cœur"

 
 

Deux panneaux du XVIe siècle ont été dérobés dans la basilique de Saint-Hubert. Il s'agit de deux des 24 parties d'un retable inspiré de la Petite Passion d'Albrecht Dürer. Il y a quelques années, un angelot qui le décorait avait également été dérobé.

Le vol a été commis mardi, en pleine journée, dans une aile interdite au public. Deux émaux de 30 centimètres de haut sur 20 de large. Deux pièces d’une œuvre représentant la passion du christ fabriquée dans les émailleries de Limoges, entre 1530 et 1560.

"C’est un fameux pincement au cœur", confie Philippe Goose, doyen de Saint-Hubert. "Ce n’est pas l’essentiel dans notre vie de pasteur. On est d’abord là pour les gens et avec les gens. Mais c’est quand même tout l’aspect culturel aussi", ajoute-t-il. "Même si on a pas la foi, ce bâtiment représente des heures et des heures de travail de l’homme", note-t-il.

À l’époque, ce tableau trônait au-dessus de l’hôtel majeur, dans le cœur de la basilique. C’est une œuvre importante au plan artistique et patrimonial. Mais aussi du point de vue historique. Avec ses impacts, elle est le témoin de la guerre qui opposa catholiques et protestants.


"J’en ai les jambes coupées"

"Ces panneaux, comme toutes les œuvres ici, sont saccagés. Mais ces panneaux résistent. On ne voit que des impacts de balles. Mais malgré tout, ils sont là. Ils sont témoins de ces guerres de religion que l’on connait encore évidemment aussi aujourd’hui", explique Richard Jusseret, président de la société régionale d’histoire et d’archéologie de Saint-Hubert.

"Moi j’en ai les jambes coupées. C’est un peu comme une personne quoi a un vol chez lui. On vient voler son patrimoine. On viole sa propriété, ce qui a été acquis au cours des siècles et des siècles et ça on ne peut pas le comprendre", regrette Jean-Luc Henneaux, bourgmestre de Saint-Hubert.

Une enquête a été ouverte pour tenter d’identifier les auteurs de ce vol qui alimentera certainement le marché clandestin de l’art.


 

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