Les faits se sont passés hier soir puis cette nuit à l'aciérie électrique Ellwood Steel Belgium (ESB) de Seraing, en province de Liège. Excédés par les promesses de reprise de l'activité non tenues par les repreneurs et par le fait qu'ils n'ont jamais touché leur salaire du mois de mars, les travailleurs ont séquestré la direction -un membre a même été frappé- puis ont provoqué un incendie dans les bâtiments. Les pompiers locaux étaient toujours sur place ce matin pour sécuriser les lieux.
Les ouvriers sont en colère contre la direction qui n'a pas payé les salaires du mois de mars. Le site est en chômage économique et le repreneur, Green Elephant, n'aurait plus un sous. "On sait depuis vendredi que l’entreprise n’a pas la possibilité de payer les salaires des travailleurs et donc se trouve en manque de liquidités, ce qui nous fait craindre pour les prochains jours une autre annonce de fermeture ou de faillite", expliquait Jordan Atanasov, secrétaire régional CSC METEA, au micro de Samuel Ledoux ce matin sur Bel RTL. "Il y a 102 travailleurs qui sont en attente. On a eu quand même 6 annonces de redémarrage des installations qui n’ont jamais été réalisées. Aujourd’hui on en comprend mieux la raison", regrettait-il.
Premier dérapage : séquestration et violence envers la direction
La direction (trois représentants de l'actionnaire) a été séquestrée une partie de l'après-midi par des travailleurs excédés par cette situation. Un des membres de la direction de Green Elephant a même été blessé lundi en fin d'après-midi à la suite d'une altercation survenue avec plusieurs travailleurs. L’homme a été frappé. Cette situation a nécessité l'intervention massive des forces de l'ordre, vers 18 heures, afin de rétablir le calme sur le site d'ESB.
Second dérapage : l’usine incendiée
Un accord avait toutefois été obtenu dans l'après-midi par la direction avec un organisme bancaire pour assurer le paiement du mois dernier. Et selon les syndicats, le personnel devrait être payé fin de semaine. Mais les travailleurs excédés n’en sont pas resté là. Durant la nuit, un groupuscule de travailleurs, comme l'appelle le syndicat, ont saccagé une partie des bureaux administratifs de l'entreprise (Ils se sont servis de matériel roulant comme bélier pour éventrer le bâtiment) et ont mis le feu aux pneus d'une machine servant à déplacer des bobines. L'incendie a nécessité l’intervention des pompiers de Liège, qui vérifiaient tôt ce matin la stabilité du bâtiment.
Une nouvelle rencontre entre direction et secteur bancaire est prévue mercredi afin d'obtenir des liquidités pour les mois d'avril et mai.
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