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Un horticulteur répare lui-même les nids de poule dans sa rue à Sambreville: "La commune ne devrait pas l'aménager"

 
 

Un habitant de la rue de la Ferme à Sambreville,  entre Namur et Charleroi, entretient lui-même un tronçon de route qu’il estime dans un état catastrophique. Des centaines de véhicules y passent chaque jour, notamment pour rejoindre l’autoroute de Wallonie toute proche, via la route de la Basse-Sambre. Sans la rue de la Ferme, ils doivent faire un détour de 12 kilomètres par jour, dit une riveraine dans l’Avenir. Pour la commune de Sambreville, la rue de la Ferme n’est pas prioritaire. Aucun chantier n’est planifié.

Invité sur le plateau de l’émission "C’est pas tous les jours dimanche",  Benoît Quewet, un horticulteur est venu témoigner pour expliquer cette situation. Dernièrement, une de ses remorques a rendu l’âme à cause de nids-de-poule. "C’est une catastrophe comme la route", confie-t-il.  Dans cette rue, une attraction touristique, le Château-ferme de Quirini, attire régulièrement les marcheurs. "C’est un pied foulé garanti", selon l’horticulteur. "Quand on voit le nombre de trous dans cette rue, je crois que cette voirie  est aussi vieille que le château."

Possédant une entreprise horticole, il a décidé de reboucher les trous les uns après les autres. "Vu l’état de la rue, il fallait prendre une décision. J’ai envoyé beaucoup de mails à Monsieur Luperto, le bourgmestre. Vu le manque de réaction, j’ai décidé de passer à l’action et de les reboucher à mes frais. C’est plus praticable à présent."

Comment expliquer que la commune ne prenne pas les dispositions nécessaires pour réparer cette route si fréquentée?

"A Sambreville, on essaye d’objectiver un maximum les choses donc nous avons un cadastre des voiries. Il est actif depuis six ans et suit différents critères (l’état de la voirie, la proximité de commerces ou d’écoles,…)", explique Olivier Bordon, le premier échevin de Sambreville, en charge des Travaux publics et du patrimoine.


"Prendre des décisions dans l’intérêt de la population"

Selon, la rue de la Ferme n’est pas "très importante". "C’est une ancienne route agricole qui est devenue communale et qui est en circulation locale. On s’est rendu compte qu’il y avait de plus en plus de transit. C’est vous qui dites qu’il y a 1.500 véhicules qui passent par-là chaque jour", indique Olivier Bordon. "J’invite monsieur Quewet à venir me voir à la maison communale pour réobjectiviter ce que vous me dites ce matin. En fonction de cela, si c’est réellement le cas, on réinsistera auprès de la Région pour dire qu’elle n’est pas agricole et pas en circulation locale. Je pense qu’elle pourra alors nous aider."

C’est une route communale qui lie Fleurus  à la commune de Sambreville. "Sur cette voirie qui est assez longue se situent seulement quatre habitations. En tant qu’élus locaux, nous devons prendre des décisions dans l’intérêt de la population. La bonne nouvelle est que le cadastre qui existe depuis six ans va être réactualisé cette année", annonce Olivier Bordon.

Le chroniqueur, Michel Henrion a également donné son point de vue sur cette rue. "C’est une voirie agricole, en plein champ. Il y a des bourgmestres qui ferment purement et simplement ce genre de route ou qui limite la circulation. Sur le fond, les investissements de la Wallonie, ce n’est pas encore ça. Il y a un 15 jours, la pire route était à Grez-Doiceau. Pourquoi ? Parce que les communes ont de plus en plus de mal à s’en sortir", explique-t-il. "J’aime assez la démarche de la commune de Sambreville car on objective les choses. La réaction de monsieur Quewet est une réaction à l'ancienne. C'est à celui qui fait le plus de bruit qui va obtenir satisfaction. Je préfère qu'on objective en fonction des habitants et des écoles." 

"Comme si elle allait nous empêcher de dormir"

Pour Alain Raviart, le bourgmestre devrait fermer cette voirie. "Un tiers des routes régionales ont été refaites et on roule sur des routes qui sont quasiment des billards. Mais avec la rue de la ferme, de quoi on nous parle ? Comme si elle allait nous empêcher de dormir. J’en ai une à côté de chez moi qui ressemble à celle-là. C’est en plein champ. A la place du bourgmestre, je ferme cette voie. On en plein débat sur le climat. C’est le genre de route utilisée par les cyclistes et le bon sens est de les fermer et pas de les aménager", conclut-il.


 

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