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Une fillette de 11 ans internée de force dans un centre psychiatrique pour adultes à Gand

Une fillette de 11 ans internée de force dans un centre psychiatrique pour adultes à Gand
Image d'illustration
 
 

Une fille, âgée de 11 ans, a été internée de force dans un centre psychiatrique pour adultes à Gand car aucune place n'était disponible dans des services de psychiatrie infanto-juvénile, rapportent jeudi plusieurs journaux flamands.

La fillette ayant eu une sérieuse crise lundi, le psychiatre a estimé que son internement était la meilleure solution. "L'hôpital où elle a été prise en charge dans un premier temps a passé plusieurs coups de fil afin de trouver une place dans un centre de psychiatrie infantile, mais sans résultat. Le parquet a donc requis l'internement forcé et le juge de la jeunesse l'a confirmé", indique la porte-parole du parquet de Audernarde, Eva Brantegem.

Selon la législation, les enfants de moins de 15 ans ne peuvent pas être admis en psychiatrie adulte. Seule une mesure d'internement forcé peut dès lors le permettre, car la décision judiciaire prévaut alors.

Des dommages persistants peuvent être causés

Dans le centre pour adultes en question, on déplore une telle situation. Le directeur général, Marc Jans, estime qu'un service pour adultes souffrant de sérieux problèmes psychiatriques n'est pas le meilleur endroit pour un enfant. "Mais nous devons respecter la décision du juge de la jeunesse".

Les pédopsychiatres considèrent également qu'un placement comme celui-ci doit être évité à tout prix. "Des dommages persistants peuvent être causés".

Inacceptable

La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open VLD), s'est dit très ennuyée par l'internement forcé de cette fillette. "C'est regrettable", a commenté sa porte-parole. "Nous faisons tout notre possible pour éviter ce genre de situations navrantes mais ça ne marche pas toujours".

Le Commissariat aux Droits de l'Enfant de la Communauté flamande s'est pour sa part dit "profondément outré", qualifiant cet internement d'"inacceptable" et de "déni du droit à des soins appropriés et à la sécurité". "Nous suivons cette affaire de près", a ajouté l'institution sur sa page Facebook.

"La Justice n'avait aucune alternative", a justifié Christian Denoyelle, président de la commission d'avis et d'enquête néerlandophone du Conseil supérieur de la Justice (CSJ). "Je suis convaincu que personne n'est heureux de cette situation. Mais le magistrat de la jeunesse n'avait pas beaucoup d'autres options. Dans certaines situations de crise, il n'est pas toujours possible de trouver une solution appropriée. J'espère que nous examinerons ce cas afin d'essayer à l'avenir de proposer de meilleures solutions".


 

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