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Une bande d'adolescentes sème la terreur à Bruges et poste ses méfaits sur internet: "Elles voulaient me pousser sur les voies"

Une bande d'adolescentes sème la terreur à Bruges et poste ses méfaits sur internet: "Elles voulaient me pousser sur les voies"
 
 

Une bande d'adolescentes sème la terreur à Bruges depuis quelques semaines, dans le quartier de la gare. Ces jeunes filles harcèlent et en frappent d'autres, sans raison, avant de diffuser les images de leurs méfaits sur internet. Certains enfants n'osent même plus se rendre à l'école. Une arrestation a déjà eu lieu. On a beaucoup parlé, cette semaine en Flandre, de ce phénomène de bande plutôt rare, chez les jeunes.

Des adolescentes sont en train de gifler d’autres filles, elles sont âgées de 13 à 15 ans et sèment la terreur à la gare de Bruges. La bande des Zehbi's choisit ses victimes au hasard. Coups de pied, coups de poing : tout est photographié ou filmé, avant d’être posté sur les réseaux sociaux. "Elles m’ont déjà poursuivie jusqu’à la gare, elles voulaient me frapper, chacune à leur tour, elles m’ont dit que je devais aller sur le quai, car elles voulaient me pousser sur les voies. Heureusement, mes parents sont arrivés", dit Chelsey, une élève de l’Athénée Royal de Bruges.

La bande de 6 ados sévit depuis plusieurs semaines. Quatre d’entre elles fréquentent l’Athénée Royal de Bruges en deuxième et troisième secondaires. Elles ont été exclues, mais les harcèlements et les violences continuent dans le quartier de la gare. "Mais où est le sens civique ? Quand j’ai vu et entendu que l’on se battait dans la gare, et que personne ne réagissait, je me suis dit, bon ok, on y va, on se réveille", explique Petra De Schepper, directrice pédagogique de l’Athénée.

Terrorisés, certains élèves n’osent plus se rendre à l’école. La direction a donc pris des mesures. "On adapte l’horaire des élèves pour leur permettre d’arriver plus tôt ou de partir plus tard, afin que la bande ne sache pas quel bus et quel train ces élèves vont prendre. Ça va même plus loin, je veille à ce que le chemin entre l’école et la gare soit surveillée, je suis physiquement présente", ajoute la directrice pédagogique.

La police a arrêté une jeune fille de 15 ans, la cheffe de bande. Le juge a ordonné son placement. "C’est une institution où les mineurs sont enfermés pendant les 4 premières semaines de leur placement. Ensuite, les conditions deviennent un peu moins strictes, les jeunes sont en régime semi-ouvert, adapté à leur parcours", détaille Céline D’have, procureure au parquet de Flandre occidentale.

Une bande de jeunes sur dix serait composée de filles. Ce phénomène prend de l’ampleur, surtout dans les grandes villes. Ces adolescentes ne se sentent bien ni à l’école, ni à la maison, mais se sentent exister sur les réseaux sociaux. "Après, il y a ce que vous postez, pour certaines, ce sera une photo d’elles en train de manger un morceau de pizza, pour d’autres, ce seront les actes qu’elles ont commis, car du coup, vous n’êtes plus une fille insignifiante, mais quelqu’un dont il faut tenir compte, vu ce que vous êtes capable de faire", explique Joris Bruyninckx, psychologue.

La mère de la jeune fille placée en institution dit avoir demandé de l’aide depuis plus d’un an, sans succès, tant les listes d’attente sont longues chez les psychologues pour adolescents.


 

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