Les dépôts clandestins de déchets se multiplient un peu partout, y compris dans le Nord du pays. Cette semaine, le sujet a d'ailleurs fait la une dans l'actualité en Flandre, avec une opération menée dans plus d’une centaine de communes. Policiers, personnel communal, caméras de surveillance… De gros moyens ont été déployés pour lutter contre ce fléau. Les explications avec Chantal Monet et Véronique Foret dans la séquence "cette semaine en Flandre" de RTLinfo.
La Flandre en a ras-le-bol de ces poubelles déposées illégalement. Agents communaux et policiers ont sillonné les rues toute la semaine à la recherche des pollueurs. "Je suis à la recherche de données qui permettraient de verbaliser les gens. C'est vraiment de la malveillance. Regardez, il y a des restes de viande, des déchets ménagers… Il y a même de l'huile de friture. Tout cela attire les rats et les parasites. C’est vraiment dégoûtant", décrit Steven Kindt.
Steven Kindt est fonctionnaire à la ville de Louvain. Sa mission : identifier les propriétaires de ces sacs poubelles. "Voilà, ici j'ai trouvé une enveloppe, mais l'adresse a été enlevée. Ils déchirent souvent leur adresse. On peut supposer que ça vient de telle ou telle rue en regardant le cachet de la poste, mais on n'a aucune preuve", confie-t-il.
Qu'est-ce qui est à l'origine de ce comportement?
Des milliers de personnes ont été mobilisées dans 150 communes, soit une sur deux en Flandre. Chaque année, 17 millions de kilos de déchets sont abandonnés illégalement dans le Nord du pays. "C’est terrible. Il y a des gens qui considèrent la ville comme une décharge", commente un riverain.
Les sacs poubelles seraient-ils trop chers ? "J’entends des gens le dire. J’en vois qui achètent des sacs à la pièce. Moi, ça va, je n’ai pas de problème mais je pense que certains ont des difficultés", confie un autre habitant.
Abandonner ses déchets serait une question de mentalité. "De notre enquête, il ressort qu’il n’y a pas de lien entre un prix élevé pour des sacs poubelles et le dépôt de déchets clandestins. D’ailleurs dans ces déchets, vous en voyez beaucoup qui sont collectés gratuitement comme des bouteilles en verre ou des bouteilles recyclables", explique Jan Verheye, responsable du projet "Les embellisseurs".
Le pollueur risque une amende de 250 euros plus les frais d’enlèvement.
La solution des autorités
Pour combattre ces incivilités, la Flandre a décidé de recourir à la vidéosurveillance. Des dizaines de communes ont investi dans des caméras fixes et mobiles. Certaines sont d’ailleurs bien cachées. L’objectif est double : identifier les contrevenants et dissuader les autres.
"On remarque que là où on installe des caméras de surveillance, il y a beaucoup moins de dépôts clandestins. Dans les endroits où l’on dressait beaucoup de procès-verbaux, l’apparition des caméras a vraiment permis de sensibiliser les gens. Car ils savent qu’ils seront sanctionnés. Ce qui est effrayant, avec les caméras mobiles, c’est que dès qu’on les déplace, les dépôts clandestins réapparaissent", explique Karen Alders (N-VA), échevine de l’Environnement à Diepenbeek.
Un combat que la Flandre entend continuer à mener bien au-delà de cette semaine.
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