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"Juste scandaleux": le conducteur du train, immobilisé à cause d'une centaine de jeunes, raconte cette incroyable histoire

 
 

Suite aux émeutes déclenchées par une centaine de jeunes dans un train reliant Ottignies à Bruxelles, le conducteur du convoi s'est exprimé sur Facebook. Cette histoire qui s'est déroulée le soir d'Halloween fait froid dans le dos.

Les passagers du train reliant Ottignies à Bruxelles ont vécu un retour très compliqué mardi soir. Une centaine de jeunes turbulents ont provoqué des incidents.

La situation a dégénéré lorsque, vers 22h, plusieurs fauteurs de trouble ont actionné des signaux d’alarme, entraînant le freinage d’urgence du véhicule. Le train s’est alors immobilisé à l’entrée de la gare de Boitsfort, où il a été évacué.

Six jeunes ont été identifiés, mais ces suspects n’ont pas été privés de liberté, selon la police fédérale.

Le conducteur du train, très choqué par les faits, s’est exprimé hier sur sa page Facebook. Le récit de Kevin Eli est assez hallucinant.

"Ce que mon accompagnateur de train et moi-même avons dû subir sur la ligne 2142 est tout simplement scandaleux, maladif et indescriptible", commence Kevin. "Je n'ai jamais connu de telles choses depuis plus de 10 ans ... Des centaines de voyageurs doivent évacuer dans un tunnel avec une trentaine d’agents (y compris des unités spéciales). Une femme blessée qui tombe pendant l'évacuation, une femme avec trois enfants sévèrement menacée par des tiers parce qu'elle ne veut pas quitter sa place, des voyageurs qui paniquent, deux personnes qui ne se sentent pas bien dans le train, une puanteur de cannabis dans une grande partie du train, les extincteurs au sol, les portes intérieures coincées… ", relate le conducteur du train.

"C’était le chaos dans le train"

Il raconte que de nombreux jeunes sont montés à bord du train en gare d’Ottignies en sortant du parc d’attraction Walibi. Tout s’est visiblement bien déroulé jusqu’à quelques mètres avant l’arrivée en gare à Boitsfort, à Bruxelles. "Je roulais à du 120km/h quand soudain il y a eu un freinage d’urgence, en raison d’un signal d’alarme actionné dans une voiture (…). Nous étions dans le tunnel de la gare." Kevin quitte immédiatement sa cabine avec l'accompagnateur de train pour voir ce qui se passe dans la voiture concernée. "C’était le chaos dans le train." Plusieurs signaux d’alarme ont été actionnés dans différentes voitures. "Des jeunes ont commencé à nous rire au nez."

Kevin retourne dans sa locomotive. La communication avec les contrôleurs de la SNCB et la police est très difficile car le convoi est immobilisé dans un tunnel où le réseau est quasi inexistant. "Je suis retourné dans le train avec l'accompagnateur de train pour remettre pour la deuxième fois les signaux d’alarme en état. Mon superviseur a alors été menacé par un groupe de jeunes. J’ai essayé de l’aider mais un autre groupe a commencé à me pousser de l’autre côté."

Selon le conducteur, les jeunes deviennent de plus en plus agressifs. "Il y avait une grosse altercation entre deux groupes. J’ai alors réussi à appeler le 101. Je leur ai dit: 'conducteur de train Bruxelles, station Boitsfort, train, urgence, envoyez la police,… ligne interrompue, pas de connexion'".


"Je n'oublierai jamais son visage" 

Ensuite, Kevin ne retrouve plus son collègue et commence à s’inquiéter pour lui. "Un des wagons était plein de fumée et sentait le cannabis. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai été repoussé par une bande (…) L’un de ces gars, dont je n’oublierai jamais le visage, a mis sa tête juste en face de la mienne. Il se moquait de moi. Que vas-tu faire ?"

Le conducteur continue son histoire sur le réseau social, évoquant l’arrivée de la trentaine d’agents et ensuite l’évacuation des passagers. "Ce n’est qu’à ce moment-là que les signaux d’alarme n’étaient plus actionnés et que j’ai enfin pu régler mes freins. Sur le quai à Boitsfort, il y avait des centaines de voyageurs, des agents de police, Infrabel, Securail,… au milieu de la nuit."


"Nous avons été humiliés, agressés et insultés"

Kevin souligne le travail exemplaire de son accompagnateur de train. "Nous nous sommes mutuellement soutenus pour tenter de garder la tête hors de l'eau dans ce désastre."

Il est 1h26 quand le conducteur de train peut enfin quitter la gare de Boitsfort en direction de Bruxelles-Midi. "Je suis donc arrivé à destination à 01h50 au lieu de 22h27. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit… Nous avons été humiliés, insultés, menacés, verbalement et physiquement agressés (...). Heureusement, il y avait beaucoup de compréhension de la part des autres voyageurs. Ils ont vu que nous étions dans une situation intenable et ont tout fait pour nous aider."

Voici son message en intégralité: 

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