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Un automobiliste fonce "volontairement" sur des étudiants à Blagnac: trois blessés, dont un grave

Un automobiliste fonce "volontairement" sur des étudiants à Blagnac: trois blessés, dont un grave
Un policier se tient dans une rue où un homme a "délibérément" foncé avec sa voiture sur un groupe de piétons à Blagnac, près de Toulouse, blessant trois étudiants chinois, le 10 novembre 2017Pascal PAVANI
 
 

Un automobiliste aux lourds antécédents psychiatriques a foncé "délibérément" sur un groupe de piétons à Blagnac, près de Toulouse, blessant trois étudiants chinois, dont l'un grièvement, les autorités judicaires excluant tout lien avec le terrorisme.

"Nous avons été avisés à 15h45 qu'un homme au volant de son véhicule Clio avait foncé volontairement sur trois personnes", a déclaré sur place le procureur de la République Pierre-Yves Couilleau, précisant que l'homme avait "indiqué qu'il souhaitait renverser ces personnes".

Dans une France traumatisée par des attentats terroristes, commis parfois selon le même mode opératoire, l'individu, âgé de 28 ans, qui n'était pas fiché S mais recherché pour des faits de droit commun, a renversé trois étudiants alors qu'ils traversaient à un passage piéton, selon la police toulousaine.

Les faits se sont déroulés devant le campus de l'Institut de gestion sociale, route de Grenade, dans un quartier résidentiel de Blagnac, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Ce qui compte dans cette affaire, c'est le profil psychiatrique de la personne", a poursuivi le procureur, ajoutant que le jeune homme faisait l'objet de deux sursis avec mise à l'épreuve et obligation de soins.

Cet homme, célibataire et sans enfant, qui vivait chez sa mère à Blagnac, était suivi pour de lourds antécédents psychiatriques et avait été hospitalisé d'office jusqu'en décembre 2016, a précisé le parquet.

"L’individu interpellé immédiatement après les faits a indiqué avoir projeté ce passage à l’acte depuis un mois", a ensuite précisé le procureur dans un communiqué.

Interrogé sur d'éventuelles motivations terroristes, M. Couilleau a répondu qu'"il n'y avait rien de cet ordre-là".

L'automobiliste, qui s'est arrêté spontanément après les faits, a été placé en garde à vue dans les locaux du SRPJ de Toulouse, chargé de l'enquête de flagrance du chef de "tentative d’assassinat".

Parmi les blessés, étudiants chinois en échange à l'ICD Toulouse-International Business School, une jeune fille de 23 ans a été plus grièvement atteinte sans que son pronostic vital ne soit engagé. Les deux autres, un jeune homme et une jeune fille, respectivement âgés de 22 et 23 ans, ont été plus légèrement touchés. L'un d'eux est ressorti de l'hôpital en fin de journée, a précisé le procureur.

Une autre victime de nationalité française, "choquée", est également à déplorer, a-t-il dit. Il s'agit d'un témoin de l'agression, selon la police. Le service d’aide aux victimes saisi par le parquet a d’ores et déjà pris attache avec certains blessés.

- 'Ca aurait pu nous arriver' -

S'agissant des deux victimes restant hospitalisées, l'une souffre d'un traumatisme thoracique et d'une blessure à une jambe, l'autre d'un traumatisme crânien.

Interrogé sur place par l'AFP, un étudiant Amaury Baquet, a déclaré, ému: "ça aurait pu nous arriver". Son camarade, Dorian Boussol, également étudiant à l'école de journalisme ISCPA, a rapporté avoir "entendu plein de sirènes de police et de pompiers", et être sorti de cours peu après.

Selon eux, les victimes sont "trois étudiants de l'école de commerce" du même campus, appartenant à une classe composée uniquement d'étudiants "qui viennent de Chine". "Ils ont dû traverser pour rejoindre l'arrêt de bus et ils se sont fait renverser à ce moment-là", ont-ils dit, notant la présence d'"une voiture grise arrêtée" à proximité.

"Soutien aux jeunes blessés à Blagnac, immédiatement pris en charge par nos services de secours", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "Je salue la réactivité de la @PoliceNationale qui a interpellé le conducteur. C'est l'enquête qui déterminera la nature de son acte."

La ministre des Transports Elisabeth Borne, en déplacement à Toulouse vendredi, s'est rendue brièvement sur place.

Cette agression intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui ont fait 241 morts depuis 2015.

Les craintes sont d'autant plus vives qu'une attaque meurtrière a été commise le 1er octobre sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille où un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d'être abattu par la police. Le groupe Etat islamique a revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n'ont pas, pour l'heure, trouvé d'élément reliant l'assaillant à l'organisation jihadiste.

Les précédentes attaques ont souvent ciblé les forces de l'ordre - policiers et militaires participant notamment à l'opération Sentinelle dans les rues de France.


 

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