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Tournée: XV de France, Novès, droit dans ses baskets

Tournée: XV de France, Novès, droit dans ses baskets
Le sélectionneur du XV de France, Guy Novès, s'adressant à ses joueurs, à Marcoussis (sud de Paris), le 17 novembre 2017Martin BUREAU
 
 

"Il continue à maintenir le cap", "est prêt à repartir à la guerre": englué dans une spirale négative et sous pression avant d'affronter samedi le Japon, le sélectionneur du XV de France Guy Novès reste, selon ses proches, fidèle à sa ligne de conduite, assise sur un caractère de compétiteur.

Ce sont des petites phrases qui interrogent, distillées récemment au fur et à mesure que les Bleus enchaînent les défaites, au détour d'un réponse, sans qu'il ne soit emmené sur ce terrain-là.

Comme jeudi, avant le revers contre l'Afrique du Sud (17-18): "Si on a le temps de travailler, on continuera à y croire." Puis juste après cette sixième défaite d'affilée, la cinquième en test-matches: "On continuera de travailler, si on est encore là."

A 63 ans, l'entraîneur le plus titré du rugby français (dix championnats et quatre Coupes d'Europe en plus de 25 ans à la tête du Stade Toulousain), aurait-il perdu sa rage de vaincre? Serait-il résigné, face à la pression croissante des résultats et du président de la Fédération Bernard Laporte, qui a évoqué l'idée "d'injecter du sang neuf" au sein de l'encadrement, tout en excluant de couper des têtes?

Absolument pas, à entendre ses proches. Dont son ami et ancien dirigeant du Stade Toulousain Claude Hélias, interrogé par l'AFP: "Il n'est pas là à se demander si le couperet va tomber, ce n'est pas sa façon de fonctionner, cela ne l'atteint pas."

"Il va persévérer, il ne baisse pas les bras, il a de l'expérience, ajoute-t-il. Il a traversé des périodes fastes comme des périodes difficiles avec le Stade Toulousain, il est pas du genre à s'affoler."

Ce que Novès rappelle à l'envie: perdre 77 à 17 chez les Wasps en octobre 1996 en Coupe d'Europe ne l'a pas empêché d'être champion de France au printemps suivant.

"Il m'est arrivé d'avoir une série de défaites avec le grand club que j'ai entraîné, le Stade Toulousain, qui ne nous ont pas empêchés d'être en finale, demi-finale ou champions" soulignait-il encore samedi soir.

- 'La roue va tourner' -

Jean-Michel Rancoule, son ami et ancien responsable du recrutement des Rouge et Noir, l'a joint par téléphone le lendemain de cette nouvelle défaite. Il décrit un Novès "pas désabusé" et déjà "prêt à repartir au combat et à la guerre", samedi. "Comme toujours, dès qu'il met un genou à terre, il se relève et repart", poursuit-il.

Le sélectionneur, au bilan de quatorze défaites en vingt-et-une rencontres, est persuadé, selon Hélias, que "la roue va tourner". "Il constate que les joueurs ont un bon état d'esprit, que des progrès ont été réalisés", explique Hélias.

"Il n'a pas l'effectif souhaité en raison des blessures (Lopez, Lamerat, Fofana, Vakatawa, Nakaitaci)", ajoute-t-il.

Novès serait cependant conscient de l'urgence, à deux ans seulement de la Coupe du monde 2019 au Japon et face à l'obligation de résultats affichée par Laporte.

"Il sait très bien que l'attente autour de l'équipe de France est forte, déclare ainsi Rancoule. Et trouve normal que le président mette la pression. De la même manière que Laporte a dû mettre la pression aux joueurs, et à (Claude) Atcher (directeur de France-2023) pour remporter l'organisation de la Coupe du monde (obtenue mercredi dernier, NDLR)."

Celle pression est forcément différente de celle qui pesait sur le Stade Toulousain, surtout les dernières années de son mandat, compliquées sur et en dehors du terrain.

"En club, c'était aussi différent car il avait eu des résultats auparavant. Il avait une légitimité, souligne aussi Rancoule. Là, il sait très bien qu'il faut avoir des résultats, avancer." Et dès samedi.


 

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