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Tarik Jadaoun, djihadiste verviétois de l'EI, disait avoir eu un rôle mineur: des documents américains disent autre chose...

 
 

Le Verviétois Tarik Jadaoun, djihadiste lié au groupe terroriste Etat islamique (EI), est emprisonné en Irak où il risque la peine de mort. Mi-décembre, il avait assuré dans une interview à la VRT vouloir collaborer avec les services de sécurité belges et ne pas avoir réellement combattu pour Daesh (acronyme arabe de l'EI).  Tarik Jadaoun, alias "Abou Hamza Al-Belgiki", âgé de 29 ans, se présente plutôt comme un suiveur qui a simplement choisi le mauvais camp. Selon ses propres dires, le Verviétois serait rongé par les remords et prêt à collaborer avec les services de sécurité belges, si à tout le moins ils lui évitent la peine de mort.


Des rapports d'audition dévoilent une toute autre réalité: il était prêt à passer à l'action

Mais nos confrères du quotidien flamand Het Laatste Nieuws ont mis la main sur des rapports d'auditions avec les services de sécurité américains. Les documents dévoilent une toute autre réalité: le djihadiste admet son implication dans plusieurs attentats et qu'il était prêt à commettre une attaque en Belgique. Face aux agents américains qui l'ont interrogé, il s'est vanté d'avoir été candidat à des attaques en Europe en 2015, ce qui lui a été refusé par son commandant, et même d'avoir aidé à planifier des attentats qui ont fait plusieurs morts: l'attaque contre le prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray et contre un policier français.

L'Etat islamique aurait voulu faire de Tarik Jadaoun un coordinateur. Les documents obtenus par le quotidien flamand semblent également montrer que Tarik Jadaoun passe sous silence encore beaucoup de choses. Ainsi, en novembre, il jurait ignorer si de nouveaux attentats se planifiaient alors qu'en décembre, il a affirmé que des terroristes liés à l'EI se cachaient toujours en Europe.


Il espère éviter la peine de mort en Irak

L'individu prétend savoir que des terroristes se cachent toujours sur le Vieux continent, mais refuse de donner des détails pour pouvoir monnayer ses informations. Car le djihadiste risque la peine de mort en Irak, et il voudrait à tout prix y échapper en collaborant avec des services étrangers.

En décembre, le Premier ministre Charles Michel avait refusé toute collaboration. "Nous ne négocions pas avec les terroristes", avant-il lancé.

Visiblement, Tarik Jadaoun n'offre pas suffisamment d'intérêt. Et au final, l'homme risque de se faire prendre à son propre piège: celui de vouloir cultiver son image de légende auprès des extrémistes, tout en voulant s'aménager une porte de sortie.


 

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