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Jeunes migrants à Marseille: le département promet une "mise à l'abri"

Jeunes migrants à Marseille: le département promet une "mise à l'abri"
Des bénévoles distribuent des pizzas à des réfugiés dans l'église Saint-Ferréol à Marseille, le 21 novembre 2017Boris HORVAT
 
 

Le département des Bouches-du-Rhône qui doit légalement assurer la prise en charge des mineurs étrangers isolés, a promis une "mise à l'abri" dès mercredi soir des 65 jeunes étrangers sans abri réfugiés depuis mardi soir dans une église sur le Vieux-Port de Marseille.

Ces jeunes, dont des adolescents, seront hébergés sur un site mis à disposition en urgence dès mercredi soir "le temps des enquêtes sociales obligatoires", a précisé un porte-parole du département à l'AFP.

Mardi soir, ces jeunes migrants africains et leurs soutiens avaient fait irruption dans l'édifice religieux, confié aux jésuites, autour duquel des CRS avaient été déployés. Ils y ont passé la nuit sans incident et avaient obtenu de l'archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier, l'assurance de pouvoir y rester jusqu'à samedi.

Ces jeunes migrants entendaient alerter l'opinion sur la saturation totale dans la cité phocéenne du dispositif d'accueil. Ils ont droit à la protection du département et certains ont déjà fait l'objet d'une enquête qui leur a permis de bénéficier d'une ordonnance de placement d'un juge des enfants, mais ils restent pourtant livrés à eux-mêmes. Nombre d'entre eux dorment dehors, dans les environs de la gare Saint-Charles.

"Nous avons fait des démarches qui nous permettent légalement d'être hébergés, mais nous dormons dans la rue. Nous cherchons à faire valoir nos droits", expliquent-ils dans un texte collectif placardé mercredi à l'entrée de l'église.

Anne Gautier, membre de RESF et du collectif de soutien aux migrants 13, a appelé à se méfier d'un éventuel "effet d'annonce qui ne règle pas le problème" de la part du département, dans l'attente que la promesse se concrétise.

Au plan national, la situation de ces mineurs qui arrivent sans leur famille en France est dénoncée par le Défenseur des droits, et le gouvernement a annoncé récemment sa volonté de reprendre la main sur une partie de leur prise en charge.

En attendant, le département des Bouches-du-Rhône en appelle à la "responsabilité du gouvernement", affirmant avoir été confronté à "un phénomène migratoire sans précédent" et avoir pris en charge 500 migrants mineurs cette année, une augmentation de 250% par rapport à 2015.

"Un effort financier considérable a d'ores et déjà été engagé avec 20 millions d'euros mobilisés, 60 places d'accueil supplémentaires ouvertes en juillet dernier et 40 nouvelles qui seront créées début 2018", souligne dans un communiqué la collectivité dirigée par Martine Vassal (LR).

Le département a aussi été interpellé par le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, député de la circonscription où se trouve l'église, qui a souligné que "les solutions éphémères ne peuvent suffire".

De nombreux mineurs "arrivent à la Gare Saint-Charles avec un aller simple en poche remis par leurs anciens éducateurs qui en avaient la charge dans d’autres villes. Ils sont envoyés vers Marseille (avec l'assurance) que sur place, ils auront accès à une structure d’hébergement, à un nouvel éducateur et qu’ils pourront se soigner, or il n’en est rien dans les faits", dénonce-t-il.


 

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