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Riner: "Le patron, c'est moi!"

Riner: "Le patron, c'est moi!"
Le roi Teddy Riner, entouré par ses dauphins après sson sacre aux Mondiaux de judo toute catégories à Marrakech, le novembre 2017 JACK GUEZ
 
 

"C'était important de montrer que le patron, c'est moi": le phénomène du judo mondial Teddy Riner, sacré champion du monde pour la dixième fois, s'est réjoui de rejoindre symboliquement "les grands noms du sport", samedi à Marrakech.

Q: Quel est votre sentiment après ce dixième titre mondial ?

R: "C'est beaucoup d'émotions, énormément de joie, beaucoup de fierté. Parfois, il y a des doutes sur moi, on dit: +Il prend des grandes vacances+ ou bien +Il n'y a personne dans la catégorie+. Aujourd'hui, c'était important de montrer qu'il n'y a pas personne dans la catégorie, qu'il faut savoir faire du judo et que même quand les moins de 100 kg viennent, le patron, c'est moi! Je suis très fier de le dire parce que je sais que je travaille pour ça. Gagner cette dixième médaille mondiale en or, c'est aussi pour moi une façon de dire merci à tous ceux qui ont été à mes côtés pendant toutes ces années. C'est tout un staff, un groupe qui est derrière moi. Je voulais dire merci à tous ceux qui ont contribué à ma réussite, même à mes ennemis, parce qu'ils m'ont tiré vers le haut."

Q: Cette "decima" a-t-elle une saveur particulière ?

R: "Je suis très content de marquer un peu l'histoire de mon sport, même si je l'avais déjà fait avant. Mais la dixième (médaille d'or), c'est quelque chose de symbolique, c'est les dix doigts, les deux mains, c'est rejoindre aussi au panthéon Rafael Nadal ou le Real Madrid, les grands noms du sport."

Q: Comment avez-vous vécu vos six combats de la journée ?

R: "Sur chacun des combats, j'ai pris beaucoup de plaisir, j'ai réussi à faire tomber. Pour moi, c'est le plus important. Je suis quelqu'un de très frustré, même à l'entraînement, quand je n'arrive pas à faire tomber. Je suis content parce que j'ai réussi à trouver des solutions, à m'exprimer. Je n'ai pas gagné aux pénalités. Pour Budapest (aux Championnats du monde par catégories fin août, début septembre, ndlr), je me suis entraîné comme un malade mais je manquais de repères. Ne pas avoir eu mes adversaires dans les mains pendant un an, ça laisse des questions en suspens."

Q: Comment expliquez-vous votre invincibilité qui dure depuis plus de sept ans ?

R: "Par le travail. Je ne m'arrête jamais, c'est Franck (Chambily, son entraîneur à l'Insep) ou le médecin qui me stoppent. Si j'ai réussi à monter toutes ces fois sur les podiums, c'est parce que le travail paie. Il n'y a pas de secret, il n'y a rien qui vous arrive comme ça, il faut se donner les moyens. Quand on sait ce qu'on a enduré pour arriver à ce moment-là, pour aller chercher ce nouveau titre, c'est aussi ça qui en fait un pur bonheur."

Q: Votre famille avait fait le déplacement en nombre. Cela ne vous ajoute-t-il pas une pression supplémentaire ?

R: "J'ai l'habitude. Depuis mes premières compétitions, ma famille a toujours été présente. Après, le clan s'est construit, a grandi. Aujourd'hui, ils étaient 65, 70 ! Ca fait plaisir, c'est mon poumon, mon second souffle. Je me dis toujours que je n'ai pas le droit de les décevoir. Certains ont fait 8000 km !"

Q: Comment voyez-vous la suite de l'olympiade ?

R: "Le titre olympique est le plus important maintenant. Je suis gourmand... Si je pouvais réussir à être une troisième fois champion olympique, ce serait cool. Je sais ce qui me reste à faire. Mais avant de penser aux Jeux, j'ai envie de profiter !"

Propos recueillis en zone mixte.


 

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