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Paris: la mairie veut chasser en 2018 la Grande roue de la Concorde

Paris: la mairie veut chasser en 2018 la Grande roue de la Concorde
La "Grande Roue" de la place de la Concorde, à Paris, le 30 août 2016LUDOVIC MARIN
 
 

La mairie de Paris envisage de chasser, à compter de 2018, la célèbre "Grande Roue" de la place de la Concorde, en pleine polémique sur la suppression du marché de Noël, qui a déjà déclenché l'ire des forains.

Elle proposera aux conseillers de Paris de voter en ce sens le 20 novembre.

Inscrite chaque hiver depuis 2000 dans le paysage parisien, la Grande roue s'est attiré beaucoup de critiques, tant sur le lieu de son installation que sur la personnalité controversée de son propriétaire, Marcel Campion, promoteur historique des fêtes foraines parisiennes.

"Il y a un an, les conseillers de Paris ont adopté un vœu pour que l'installation de la Grande Roue sur la place de la Concorde soit remise en débat à l'automne 2017. Nous y sommes. L'exécutif municipal tiendra parole en organisant ce débat lors du Conseil de Paris du 20 novembre", a indiqué jeudi la mairie à l'AFP, confirmant une information de RTL.

La maire PS Anne Hidalgo "soumettra à cette occasion un vœu aux conseillers de Paris, qui prévoit de mettre un terme à l'installation de cette Grande Roue", afin que la place de la Concorde "retrouve pleinement son caractère patrimonial", a précisé la mairie.

Comme chaque année, et comme le veut la convention signée en 2015 avec M. Campion, la Grande roue sera bien réinstallée ce 17 novembre, pour une durée de six mois, puis retirée au mois de mai. Si les conseillers de Paris votent la non-reconduction, elle ne reviendra pas à l'hiver 2018.

Cette annonce intervient alors qu'en juillet, le Conseil de Paris avait déjà voté à l'unanimité la fin, sous sa forme actuelle, du Marché de Noël des Champs-Elysées, également créé en 2008 par M. Campion.

Les forains ont d'ailleurs mené plusieurs opérations escargot ces derniers jours autour de la capitale pour dénoncer la suppression de leur marché et tenter de faire plier la mairie.

La non-reconduction de la Grande roue, "c'est la suite logique des choses. La mairie veut éliminer les forains à Paris", a dénoncé Marcel Campion sur BFMTV, y voyant la "preuve" d'un "règlement de comptes".

- 'Campagne anti-populaire' -

Des organisations de forains regroupées sous le nom de "Forains de France" ont également dénoncé dans un communiqué une "campagne arbitraire et anti-populaire". Selon eux, "la sentence est claire: halte aux loisirs populaires".

Pour le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Bruno Julliard, "il s'agit d'un pur hasard de calendrier". Il n'y a "aucun acharnement concernant la personnalité de M. Campion", a-t-il assuré lors d'un point presse, en se disant toutefois "tout à fait hostile à l'attitude de chantage de certains forains".

"Six mois pendant l'année, la Grande roue opère une rupture" dans la "perspective visuelle historique" Louvre-Arc de Triomphe, qui est "probablement l'une des plus belles au monde" et que beaucoup d'associations défendent "à raison", a-t-il expliqué.

Il serait également "légitime" que les piétons puissent reconquérir l'espace occupé par la Grande roue, qui fait face à l'entrée du "magnifique jardin" des Tuileries, a-t-il plaidé.

Après avoir échangé avec des responsables de tous bords, M. Julliard pense que la proposition de l'exécutif sera "largement" votée.

"Cela ne veut pas dire que nous sommes sur le principe hostiles à une attraction comme une grande roue. D'autres capitales en ont, comme Londres, même si elle y est nettement plus belle", a aussi dit M. Julliard.

S'il n'y a pas, à ce stade, de projet concurrent, la Ville souhaite "avoir une réflexion, dans les années qui viennent, tant sur le concept que sur le lieu d'installation", pour "essayer d'imaginer quelque chose de plus esthétique, de plus exigeant, d'une plus grande qualité".

L'éventuelle future Grande roue ne sera donc pas forcément celle de M. Campion. "C'est heureux, la loi impose des mises en concurrence, des marchés publics. Les meilleures propositions gagneront, comme toujours", a assuré M. Julliard.

De son côté, Marcel Campion exclut pour le moment un nouveau blocage de la capitale: "il n'est pas question d'action. Quand il y aura cette décision, nous irons en justice tout simplement".


 

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