En ce moment
 
 

La directrice d'une prison pour mineurs agressée par un détenu

La directrice d'une prison pour mineurs agressée par un détenu
Une des cellules de l'établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) du Rhône à Meyzieu, en novembre 2006Martin Bureau
 
 

La directrice de l'établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Porcheville (Yvelines) a été agressée jeudi par un détenu qui l'a frappée au visage pendant un entretien disciplinaire, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

"Un détenu mineur qui comparaissait en commission de discipline, au moment de signer la sanction disciplinaire a lâché le stylo et porté un coup de poing au visage de la directrice", a indiqué à l'AFP la direction de l'Administration pénitentiaire.

Celle-ci est allée faire constater ses blessures à l'hôpital, selon la même source. Elle a déposé plainte vendredi au commissariat de Mantes-la-Jolie, selon la police.

Le parquet de Versailles a par ailleurs "été avisé de l'incident et le mineur passera à nouveau en commission de discipline pour ces faits à l'issue de la sanction en cours", a indiqué l'Administration pénitentiaire, précisant que le jeune homme était "incarcéré pour des faits de violence".

Le syndicat FO s'est dit dans un communiqué "furieux de voir une nouvelle agression" au sein de l'EPM, "qui plus est sur un personnel de direction qui représente l'autorité". "Nous en avons marre de voir se banaliser les agressions, nous ne venons pas travailler pour prendre des coups", poursuit le syndicat en exigeant "le transfert de ce détenu dans une région lointaine".

Détenu depuis août au sein de l'établissement, le jeune homme âgé de 17 ans comparaissait devant la commission de discipline pour avoir agressé un autre détenu et n'aurait "pas apprécié la sanction décidée par la directrice", selon une source proche du dossier.

Le jeune homme, qui avait déjà agressé au moins deux mineurs au sein de l'EPM, a été placé en quartier disciplinaire, a-t-elle ajouté.

Selon Samuel Messadia, secrétaire local FO, l'ambiance dans cet établissement "non sécuritaire" (pas de mirador, repas collectifs, nombreuses activités hors cellule) qui peut accueillir jusqu'à 60 adolescents âgés de 13 à 17 ans est "très tendue ces derniers mois", avec une multiplication des agressions physiques et verbales contre les surveillants: "Cet été, un surveillant s'est fait casser le nez par un mineur".

Le syndicaliste dénonce aussi le fait que l'EPM accueille "des mineurs incarcérés pour des faits en lien avec le terrorisme" qui devraient être placés "dans des établissements spécifiques". "Nous demandons la sécurisation de l'établissement à l'intérieur comme à l'extérieur", a-t-il ajouté.


 

Vos commentaires