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L'Assemblée vote la hausse de la prime d'activité et de l'AAH

L'Assemblée vote la hausse de la prime d'activité et de l'AAH
La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 novembre 2017CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
 
 

L'Assemblée nationale a voté lundi les revalorisations de la prime d'activité et de l'allocation adultes handicapés (AAH), mais les crédits du budget 2018, en hausse, pour la Solidarité n'ont pas fait l'unanimité, avec des critiques à gauche, et quelques inquiétudes à droite.

En progression de 1,6 milliard d'euros comparé aux derniers crédits du quinquennat Hollande, ce budget pour la Solidarité, l'Insertion et l’Égalité des Chances reflète "le parti pris de la sincérité budgétaire" et en même temps "la priorité donnée à nos concitoyens les plus fragiles", a estimé la ministre Agnès Buzyn.

Il met aussi en musique plusieurs "engagements présidentiels" comme sur l'AAH ou sur l'augmentation de la prime d'activité, dispositif "important pour que le travail paye", a-t-elle ajouté. Des députés de gauche et de droite se sont inquiétés de perdants au vu des changements de paramètres.

Lors de cette séance présidée pour la première fois par la LR Annie Genevard, élue vice-présidente de l'Assemblée la semaine dernière, des élues de la majorité ont relevé les mesures touchant à l'égalité femmes-hommes, cause érigée en "grande priorité du quinquennat".

La suppression de certains revenus dans le calcul de la prime d'activité pour les bénéficiaires de pension d'invalidité ou de rente pour accident du travail-maladie professionnelle a été fustigée comme "injuste" et pénalisant le pouvoir d'achat par LR, le MoDem, le PS et le PCF, qui ont échoué à faire supprimer l'article. "C'est revenir à l'esprit du texte initial de favoriser la reprise d'un emploi", a plaidé Mme Buzyn.

Le groupe LR a cependant plutôt vu d'un bon œil ces crédits "globalement en hausse (...) dans une période de restrictions". S'il a salué la revalorisation de l'AAH, Gilles Lurton a promis de la "vigilance" sur une éventuelle perte de pouvoir d'achat pour les couples. Il a aussi jugé les moyens alloués à l'accueil de mineurs étrangers isolés "bien loin de la charge assumée par les départements".

Saluant aussi la hausse de ce budget, les Constructifs se sont abstenus à cause de mesures "atténuant voire annulant" la hausse de l'AAH, qui est "loin d'être un minima social comme les autres".

Tous contre ces crédits 2018, les trois groupes de gauche ont épinglé "coups de rabot, voire angles morts" (Nouvelle Gauche), "un alibi fragile" (PCF), "hypocrisie" et "charité" (LFI).

Outre l'"impact" des modifications entourant l'AAH et la revalorisation de la prime d'activité "injustement décalée en octobre à la différence des cadeaux aux plus riches", ils ont pointé un "tour de passe-passe" sur l'égalité femmes-hommes, avec "la quasi-totalité des actions en diminution" budgétaire.

L'Insoumise Mathilde Panot a par ailleurs alerté sur le taux de non-recours au RSA, "5,3 milliards pas réclamés" là où "cette prétendue fraude sociale pour le RSA est estimée à 170 millions d'euros", "somme ridicule quand on la compare à la fraude fiscale qui chaque année nous coûte 80 milliards". "Il faut lutter contre le non-recours, sens dans lequel le gouvernement entend aller", a assuré Stella Dupont, députée LREM.

LR et MoDem ont tenté en vain d'obtenir un rapport sur l'amélioration de la situation des aidants familiaux, le gouvernement renvoyant entre autres aux conclusions à venir d'une mission.


 

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