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Judo: De 2007 à 2017, les dix couronnes du roi Riner

Judo: De 2007 à 2017, les dix couronnes du roi Riner
L'invincible Teddy Riner sacré aux Mondiaux de judo à Marrakech, le 11 novembre 2017JACK GUEZ
 
 

De 2007 à 2017, retour sur les dix titres mondiaux de Teddy Riner :

2007 – Le plus jeune roi

C'est l'année de la révélation pour le champion d'Europe et du monde juniors 2006. A 18 ans seulement, fraîchement champion d'Europe seniors, il devient le plus jeune champion du monde de l'histoire chez les lourds, à Rio. En prime, il s'offre d'entrée la star japonaise Kosei Inoue. Le décor est posé. On lui promet une carrière plus belle encore que celle de David Douillet.

2008 – La consolation après Pékin

Après son explosion éclair, le poids lourd fait figure de favori pour l'or olympique à Pékin mais n'y récolte que le bronze. En mal d'exploits, il participe aux Mondiaux toutes catégories, à Levallois-Perret, et se pare d'or. Riner vit cette médaille obtenue fin décembre comme un "cadeau de Noël."

2009 - Le doublé 'sans douter'

A l'aube de l'olympiade qui va le mener à Londres, Riner a un objectif dans un coin de la tête : rester invaincu jusqu'aux JO-2012. Une blessure au biceps au printemps ne l'empêche pas d'enrichir son palmarès d'un deuxième titre mondial en poids lourds, le troisième au total, aux dépens du Cubain Oscar Brayson. "Aujourd'hui, je n'ai pas douté", assène Riner. Ces Mondiaux sont les premiers d'une nouvelle ère : désormais, le rendez-vous planétaire aura lieu chaque année et non plus tous les deux ans.

2010 - Au Japon, de l'or à l'amertume

Devenu l'homme à battre, Riner se fait de plus en plus rare pour éviter de se dévoiler. Mais au pays du judo, il vise deux couronnes en une semaine, en +100 kg et en toutes catégories. Tout se passe bien en poids lourds : il enchaîne les ippons, sauf en finale contre l'Allemand Andreas Tölzer (yuko). Avec quatre sacres mondiaux, il devient l'égal de Naoya Ogawa, Shozo Fujii, Yasuhiro Yamashita et David Douillet. A seulement 21 ans. "Ce titre a une saveur particulière parce que c'est au Japon", souligne Riner. Quelques jours plus tard, c'est l'amertume qui prime quand il est déclaré perdant en finale toutes catégories au profit du Japonais Daiki Kamikawa, pourtant peu combatif, sur décision des arbitres.

2011 - A Paris, revanche et record

Sa défaite au Japon - restée depuis sa dernière en date - toujours en travers de la gorge, Riner veut sa revanche à Paris, dans l'antre de Bercy. Il multiplie les ippons, jusqu'en finale, une nouvelle fois face à Tölzer. Sur un nuage, il entre dans l'histoire : il devient, chez les messieurs, le premier judoka cinq fois champion du monde. "Maintenant, on va rêver des Jeux", lance-t-il.

2013 - Retour à Rio, là où tout a commencé

La conquête du tant convoité sacre olympique n'a pas entamé sa motivation. "Homme de défis", comme le définit son entraîneur à l'Insep Franck Chambily, Riner veut accumuler les records et a l'intention de truster tous les titres mondiaux sur la route des JO-2016. C'est justement à Rio, là où tout a commencé pour lui en 2007, que la campagne brésilienne s'ouvre. Sa préparation est perturbée (pubalgie, puis épaule gauche) mais les ippons sont malgré tout au rendez-vous. Même face au Brésilien Rafael Silva en finale, dans un Maracazinho surchauffé. Riner continue de faire grimper son compteur de titres : le voilà à six. "Des journées comme ça, j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres !", rêve le judoka.

2014 - Encore sacré mais frustré

Sa saison est mouvementée : Riner est opéré de l'épaule gauche en septembre 2013, ne reprend l'entraînement que mi-novembre, devient papa d'un petit Eden en avril, et enchaîne les pépins physiques. Quand il arrive en Russie, à Tcheliabinsk, il n'a qu'une compétition dans les jambes. Sa journée est malgré tout ponctuée par des ippons en série. Jusqu'à la finale face au Japonais Ryu Shichinohe, qui se jette à terre pour défendre à chacune des attaques de son adversaire. Riner s'en sort mais n'apprécie pas. "Lorsqu'on voit en finale mondiale un combattant se mettre à genoux, refusant de combattre, c'est énervant. J'aurais voulu m'exprimer correctement, on m'en a un peu empêché. Je le dis, je suis frustré."

2015 - Le grand huit

Riner subit une nouvelle opération, au coude droit cette fois, puis se blesse à un orteil. Mais il a rendez-vous avec l'histoire : il veut devenir le judoka le plus titré aux Mondiaux, hommes et femmes confondus. Alors il met les bouchées doubles et s'offre un huitième sacre inédit, encore aux dépens de Shichinohe. Mais à Astana (Kazakhstan), les sensations ne sont pas au rendez-vous. "Ca a été un peu la course contre la montre", retrace Riner. Mais "je marque mon territoire, je ne compte pas et je ne vais pas m'arrêter à ça". A un an des Jeux de Rio, le message est limpide.

2017 - Neuf à Budapest, dix à Marrakech

Sa mission accomplie à Rio, Riner prend le temps de souffler. Cinq mois de vacances qui lui valent d'atteindre "des sommets inégalés" sur la balance à son retour à l'entraînement début janvier. Un tibia douloureux puis un coude récalcitrant l'obligent à aborder sevré de compétition les Mondiaux à Budapest, à la fin de l'été. Le poids lourd n'a alors plus combattu depuis sa finale olympique victorieuse plus d'un an auparavant. Mais rien n'arrête le rouleau compresseur Riner. Ni dans la capitale hongroise, où il se fait cependant une frayeur face au prometteur Géorgien Guram Tushishvili en demi-finale. Ni à Marrakech deux mois plus tard, aux Mondiaux toutes catégories, où il coiffe une historique dixième couronne mondiale. "Le titre olympique est le plus important maintenant", ne cache pas Riner, l'esprit désormais tourné vers Tokyo.


 

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