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Affaire Ramadan: Charlie Hebdo accuse Plenel de les "condamner à mort"

Affaire Ramadan: Charlie Hebdo accuse Plenel de les "condamner à mort"
Le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Riss, à Paris le 26 novembre 2016JOEL SAGET
 
 

Le directeur de Charlie Hebdo, Riss, a accusé le directeur du site d'information Mediapart, Edwy Plenel, de "condamner à mort une deuxième fois" sa rédaction en disant que le journal satirique prenait part à une campagne "générale" de "guerre aux musulmans".

"Charlie Hebdo n'a nulle envie de faire la guerre à quiconque", souligne Riss.

"Cette phrase, +La Une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne générale de guerre aux musulmans+, nous ne la pardonnerons jamais. En la prononçant, Plenel condamne à mort une deuxième fois Charlie Hebdo. Cette phrase n'est plus une opinion, c'est un appel au meurtre", accuse le directeur de Charlie Hebdo dans un édito à paraître mercredi, aux côtés d'un longue "mise au point" sur Edwy Plenel.

"La phrase que me prête l’édito de Charlie n’a jamais existé", a réagi mardi Edwy Plenel sur Twitter, dénonçant une "pure manipulation" de la part de Charlie Hebdo.

Le journal satirique avait publié en Une, le mercredi 8 novembre, un dessin se moquant du site d'information et de son directeur, avec pour titre "Affaire Ramadan, Mediapart révèle: on ne savait pas", en référence à l'islamologue Tariq Ramadan, objet de deux plaintes pour viol.

Edwy Plenel avait réagi en déclarant: "La Une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale que l'actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. M. Valls et d'autres, parmi lesquels ceux qui suivent M. Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire une extrême droite identitaire, trouvent n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie, pour en revenir à leur obsession: la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans". Une interview diffusée notamment sur le site de franceinfo.

Selon Riss, le propos d'Edwy Plenel, "qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans, adoube ceux qui demain voudront finir le travail des frères Kouachi", qui avaient abattu le 7 janvier 2015 huit collaborateurs de l'hebdomadaire dont cinq dessinateurs, un invité du journal, un agent d'entretien et deux policiers.

"Si demain on nous liquide tous, si demain nous ne sommes plus là, espérons qu'il subsistera quelques courageux qui demanderont justice contre ceux qui nous auront frappés, mais aussi contre ceux qui les auront armés", conclut Riss, qui vit encore sous protection policière, comme une partie de l'équipe du journal.

Charlie Hebdo avait déjà consacré la Une de son numéro précédent à Tariq Ramadan, représentant le théologien le pantalon déformé par un énorme sexe en érection et proclamant: "Je suis le 6e pilier de l'islam". Le titre "VIOL La défense de Tariq Ramadan" accompagnait ce dessin, qui a valu à l'hebdomadaire des menaces de mort. Le journal a porté plainte et une enquête a été ouverte.

Dimanche, cent trente personnalités ont signé une tribune en soutien à Mediapart, dénonçant "une campagne politique qui, loin de défendre la cause des femmes, la manipule pour imposer à notre pays un agenda délétère, fait de haine et de peur.


 

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