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Après l'attaque de Moscou et à quatre mois des JO, la France en alerte attentat maximale

 

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A quatre mois des Jeux olympiques, la France est à nouveau en alerte maximale face à la menace d'attentats, dans la foulée de l'attaque de Moscou menée, selon Emmanuel Macron, par un groupe jihadiste à l'origine de "plusieurs tentatives" récentes sur le sol français.

Alors qu'il s'apprête à organiser cet événement sportif planétaire à Paris du 26 juillet au 11 août, le gouvernement français s'est distingué de ses voisins européens en multipliant les réunions et les annonces pour montrer qu'il prend la menace au sérieux.

"La menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte" et "elle n'a jamais faibli", a dit lundi le Premier ministre Gabriel Attal lors d'une visite à la gare Saint-Lazare, à Paris. "Notre mobilisation est évidemment totale pour y faire face", "nous agissons partout pour l'asphyxier" avec le déploiement de "moyens exceptionnels partout sur le territoire", a-t-il ajouté, avant d'enchaîner les propos martiaux.

A la suite du relèvement du dispositif Vigipirate à son niveau maximal "urgence-attentat", décidé dimanche soir lors d'un conseil de défense à l'Elysée, "4.000 militaires supplémentaires" sont placés "en alerte" en plus des 3.000 déjà déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle, a annoncé le chef du gouvernement.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dont la sécurité était déjà une préoccupation majeure en vue des JO, a garanti que la police, la gendarmerie et les renseignements français seraient "prêts" pour relever ce défi.

L'exécutif justifie cet état d'alerte renouvelé, deux mois seulement après avoir abaissé d'un cran le plan Vigipirate, par l'attentat qui a fait 137 morts vendredi soir dans une salle de concert près de Moscou, et qui a été revendiqué par l'organisation Etat islamique.

Une attaque qui a rappelé aux Français celles menées en novembre 2015 par des commandos de ce même groupe jihadiste contre le Bataclan, en plein concert, ainsi que contre des terrasses de café parisiennes et le Stade de France, faisant 130 morts au total.

En Russie, c'est la branche afghane de l'organisation, Etat islamique au Khorassan (EI-K), qui est la première suspecte, même si le président russe Vladimir Poutine a lui pointé une responsabilité de l'Ukraine.

Les "informations" dont "disposent" les services de renseignement français confirment "que c'est une entité de l'Etat islamique qui a fomenté cet attentat et l'a mis à exécution", a déclaré lundi le président Macron à son arrivée en Guyane pour une visite de deux jours.

- "Instrumentalisation" -

Il a mis en garde Moscou contre "toute instrumentalisation" ou tentative "d'utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l'Ukraine".

L'EI-K "qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol", a expliqué le chef de l'Etat. "Compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides", il a été "décidé de hausser la posture de Vigipirate".

En octobre, Vigipirate avait déjà été relevé au niveau "urgence attentat" après le meurtre de l'enseignant Dominique Bernard à Arras par un ancien élève radicalisé.

A la demande de Gabriel Attal, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale a convoqué lundi matin une réunion associant l'ensemble des services de sécurité appelés à adapter leur posture à la suite du relèvement de l'alerte.

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) réunira de son côté jeudi matin "l'ensemble des acteurs du renseignement" pour "tirer toutes les conséquences de l'attentat de Moscou", a annoncé lundi Gérald Darmanin.

"Nous empêchons des attentats de se dérouler quasiment tous les mois", a insisté le ministre.

Le chef du gouvernement a précisé que deux projets d'attentat avaient été "déjoués" en France depuis le début de l'année. Selon le ministère de l'Intérieur, une personne a été interpellée le 10 janvier pour un projet contre des "cibles juives" ou "une boîte de nuit LGBT"; puis le 5 mars, un sexagénaire, qui fomentait une action violente contre des édifices religieux chrétiens.

Dans ce contexte, près de 130 lycées et collèges ont été visés depuis la semaine dernière par des menaces d'attentat et "actes malveillants" via les espaces numériques de travail (ENT), en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et la région Grand Est, a fait savoir lundi le ministère de l'Education.


 

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