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Russie: la banque centrale renfloue la 9e banque russe

Russie: la banque centrale renfloue la 9e banque russe
La présidente de la banque centrale russe, Elvira Nabiullina, le 1er juin 2017 à Saint PétersbourgOlga MALTSEVA
 
 

La banque centrale de Russie a annoncé vendredi prendre le contrôle de Promsviazbank, qui devient ainsi le troisième gros établissement financier en six mois à être renfloué par les pouvoirs publics russes pour assainir le système bancaire.

Neuvième banque du pays par les actifs sur près de 600, Promsviazbank compte plus de 2,7 millions de clients, dont de nombreuses entreprises, et est présente dans toute la Russie.

Les mesures annoncées vendredi visent à "renforcer sa stabilité financière" et "assurer la continuité de son fonctionnement" et elles prévoient "la participation de la Banque de Russie comme investisseur avec l'utilisation du fonds de consolidation du secteur bancaire", a expliqué le régulateur dans un communiqué.

Dans un communiqué, Promsviazbank a assuré poursuivre ses activités "de manière normale, remplissant ses obligations et réalisant de nouvelles opérations. Il n'y a pas de moratoire sur le paiement des créances par les créanciers".

"La Banque de Russie apportera un soutien financier à (Promszviabank), garantissant la continuité de ses activités, en tenant compte de (son) importance systémique", a précisé la banque.

Créée en 1995 à Moscou pour servir un opérateur téléphonique, Promsviazbank s'est depuis considérablement développée, aussi bien auprès des entreprises que des particuliers.

Après Otkrytié en août et Binbank en septembre, il s'agit du troisième gros établissement sauvé à l'aide de ce mécanisme créé récemment pour redresser, via une entrée directe au capital, les banques en difficultés trop grosses pour être placées en faillite sans risque d'effet domino dans le système financier et l'économie.

Selon le journal Vedomosti, la Banque de Russie estimait les besoins en capitaux de Promsviazbank à 100 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros), une somme impossible à trouver pour ses propriétaires.

La Banque de Russie n'a pas hésité ces dernières années à fermer plusieurs centaines d'établissements pour assainir le secteur mais se trouve face à un choix plus difficile quand il s'agit d'acteurs clés du système.

La récession qui a frappé la Russie en 2015 et 2016 a aggravé la situation en empêchant de nombreux emprunteurs de rembourser les crédits accordés généreusement lors des années de croissance économique, d'autant que les taux d'intérêt se sont envolés.

Dans ce contexte, certaines grosses banques privées se sont montrées gourmandes dans leurs acquisitions, reprenant des concurrents en difficultés pour tenter de concurrencer les géants publics du secteur. Elles payent désormais ces choix risqués en se retrouvant en situation précaire à leur tour.


 

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