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Les principales étapes de l'affaire du Levothyrox

Les principales étapes de l'affaire du Levothyrox
Des boîtes du médicament Levothyrox, photographiées le 2 octobre 2017JACQUES DEMARTHON
 
 

Effets secondaires nombreux, plaintes de malades par centaines, retour de l'ancienne formule et action collective en justice: les principales étapes de l'affaire du médicament Levothyrox.

- Nouvelle formule -

Une nouvelle formule de ce médicament fabriqué par le groupe allemand Merck et administré à trois millions de personnes en France pour soigner les troubles de la thyroïde, arrive sur le marché fin mars 2017 à la demande de l'Agence du médicament (ANSM).

Le but de la nouvelle formule - qui utilise le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients - est de rendre plus stable la concentration, élément crucial pour son efficacité.

- Pétition, premières plaintes -

Crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux: rapidement, des patients se plaignent d'effets secondaires liés, selon eux, à la nouvelle formule du médicament.

Une pétition pour réclamer le retour de l'ancienne formule rassemble plus de 170.000 signatures début septembre. La justice enregistre les premières plaintes de patients. La comédienne Anny Duperey adresse une lettre ouverte à la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Quelques jours plus tard, la ministre reconnaît un problème d'information sur ce médicament et fait état de 9.000 cas signalés d'effets indésirables. "Il n'y a pas de fraude, il n'y a pas de complot, il n'y a pas d'erreur. Il y a eu un problème d'information des malades, les patients ont été surpris par une formulation qui avait changé et qui pour certains donnait des effets secondaires", déclare-t-elle.

- Justice saisie -

Les plaintes de patients se multiplient. Mme Buzyn annonce le 15 septembre que l'ancienne formule du Levothyrox sera à nouveau bientôt disponible pour ceux qui la réclament.

Le même jour, la justice se saisit du dossier: une enquête préliminaire est confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s'étend jusqu'à Lyon, siège français de Merck.

L'ancienne formule du Levothyrox fait son retour dans les pharmacies le 2 octobre, mais au compte-gouttes. Le nombre de boîtes est limité et les conditions de délivrance sont strictes. Disponible sous le nom d'Euthyrox, l'ancienne formule est prescrite uniquement aux patients "qui n'ont pas d'alternative".

A Lyon, le siège français de Merck est l'objet d'une perquisition sous la supervision de deux magistrats du parquet de Marseille, le 3 octobre.

- Nouvelle formule hors de cause, selon l'ANSM -

Les effets indésirables sont dus à "un déséquilibre thyroïdien" causé par le changement de traitement et non à la nouvelle formule, assure l'ANSM le 11 octobre, en se basant sur les premiers résultats de son enquête sanitaire.

Alors que le siège de l'ANSM à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est à son tour perquisitionné le 17 octobre, le procureur de Marseille Xavier Tarabeux indique que 365 plaintes ont été déposées à ce jour.

- Action collective, défaut d'information -

Une action collective est engagée le 24 octobre contre Merck auprès du tribunal d'instance de Lyon, avec 108 premières assignations, visant à obtenir rapidement des indemnisations, selon un avocat.

Le 31 octobre, une mission parlementaire menée par le député et médecin Jean-Pierre Door (LR, Loiret) conclut "surtout" à un défaut d'information. "Il ne s'agit pas d'une crise sanitaire comme pour le Mediator (responsable d'atteintes de valves cardiaques, ndlr), mais d'une crise médiatique autour de la nouvelle formule du Levothyrox", estime le Dr Door.

- Première décision de justice -

Le 14 novembre, le Tribunal de grande instance de Toulouse condamne Merck à fournir "sans délai, le produit ancienne formule" du Levothyrox, "par le biais des circuits de distribution et de commercialisation", à des patients de Haute-Garonne qui l'ont réclamé.


 

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