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La Grande Roue revient, pour son probable dernier tour à la Concorde

 
 

"Mamma mia!", "wow!": l'imposante Grande Roue a rouvert vendredi Place de la Concorde à Paris, ravissant les touristes et suscitant déjà une once de nostalgie parmi des Parisiens qui peinent à comprendre pourquoi la mairie veut la retirer l'an prochain.

"Che bello!", s'exclament Julia et Giorgia, deux serveuses venues de Rome pour des vacances à Paris, occupées à publier des photos de "l'impressionnante" roue sur leurs réseaux sociaux.

Pour Caroline, Bretonne de 28 ans, la Grande Roue "fait partie de l'esprit de Noël".

Mais la mairie fait valoir que l'attraction casse "la perspective visuelle historique qui relie l'Arc de Triomphe au Louvre", et soumettra mercredi un voeu aux élus du Conseil de Paris pour ne pas renouveler son installation.

"C'est un contraste bien sûr, entre le modernisme (de la Grande Roue) et les monuments historiques, mais j'aime bien", observe Carsten, fonctionnaire allemand de 52 ans.

L'aspect "festif" de la roue, illuminée de bleu et de rouge, a attiré l'oeil de Ruua, étudiante originaire d'Oman.

Sa professeure de français, qui l'a accompagnée jusqu'au manège, se demande s'il ne faudrait pas "peut-être changer ce design, que ce soit moins fête foraine, ça jure un peu avec l'esthétique classique autour".

Mais pour tous, la vue une fois en haut vaut bien quelques arrangements.

- La plus belle vue -

"S'il n'y a plus la Grande Roue, vous n'aurez plus jamais cette vue à 360 degrés au coeur de Paris", lance Daniel, promoteur immobilier de 55 ans.

Cet originaire de la Loire a aussi dîné à la Tour Montparnasse lors de son séjour dans la capitale. "Mais ici", à bord de l'une des nacelles tournantes, "c'est vraiment plus beau" avec la vue sur la Tour Eiffel, sur l'obélisque de la Concorde, le Palais Bourbon...

A quelques pas, dans le jardin des Tuileries surplombé par la Grande Roue, Louise, étudiante en cinéma à Louis-Lumière, s'entraîne à filmer. L'attraction ne "dérange" pas la composition de ses images. Au contraire, elle y ajoute du "symbole".

"Je ne l'ai jamais imaginée comme une simple attraction", explique-t-elle. "C'est LA Grande Roue de Paris, ça a juste toujours été là", affirme-t-elle - même si sa première installation remonte à 1993.

Un symbole bien vivant, selon Zouhauer, chef de cuisine d'un restaurant du jardin des Tuileries. Pour lui, durant les six mois de la belle saison où elle est démontée, "la place est triste, vide, sans la Grande Roue". Mais "là, c'est plein, les gens font des tours, visitent, regardent. La place est vivante."

Un joyeux tourbillon qui ravit Claude et Gérard, 85 ans, attablés comme à leur habitude à une terrasse de café dont la vue donne sur l'imposant manège.

Grâce à la roue, "c'est animé, il y a beaucoup d'étrangers", sourit Claude.

"Ca égaie", abonde Gérard qui lève la tête, entre deux séries de mots croisés, pour admirer "les jolies couleurs" de la roue.


 

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