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L'Assemblée vote les crédits pour la charge de la dette, poste majeur de dépense de l'État

L'Assemblée vote les crédits pour la charge de la dette, poste majeur de dépense de l'État
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 15 novembre 2017Martin BUREAU
 
 

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le budget destiné principalement à la charge de la dette, le gouvernement mettant en avant l'objectif "essentiel" d'une réduction de la dette publique sur le quinquennat.

Les députés ont validé à main levée, dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de budget 2018, les crédits de la mission "Engagements financiers de l’État", qui s’élèvent à 41,8 milliards d’euros. Ces crédits relèvent à 98,6% du programme relatif à la charge de la dette et à la trésorerie de l’État.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a jugé "essentielle" la réduction de la dette. Évoquant la "trajectoire de rétablissement durable des finances publiques, dont le projet de loi de finances 2018 est la traduction concrète", il a mis en avant un cap qui "tient en trois chiffres: 5 points de réduction de la dette publique pour le quinquennat, 3 points de réduction de la dépense publique et 1 point de baisse des prélèvements obligatoires".

Pour la dette, "2018 marquera un coup d'arrêt à sa progression ininterrompue depuis la crise de 2008, avant une inversion de tendance prévue sur l'ensemble du quinquennat", a-t-il affirmé. "Sur 5 ans, la dette publique serait donc ramenée à 91,4% du PIB en 2022 contre 96,8% prévu pour la fin de l'exercice 2017."

Le député Laurent Saint-Martin (LREM) a ensuite souligné que "le paiement des intérêts de la dette représente aujourd'hui le quatrième poste de dépense de l’État", estimant que ne pas réduire la dette serait "irresponsable". Son collègue du MoDem, Jean-Noël Barrot, a invoqué aussi "la solidarité avec les générations futures".

Face à ce "puits sans fonds depuis 30 ans", "la précédente majorité n'a pas profité de la situation favorable qu'elle a connue", a déploré de son côté Lise Magnier (Constructifs), appelant le gouvernement à ne pas faire "les mêmes erreurs", alors que la France est "à la traîne" par rapport à ses voisins européens.

Jugeant le budget "peu ambitieux en matière de réduction des dépenses publiques", Véronique Louwagie (LR) a dénoncé pour sa part le fait que la dette atteindra en 2019 le "point culminant de 97,1% du PIB", se demandant s'il faut "envisager l'avenir au travers de l'endettement".

Quant à l'Insoumis Eric Coquerel, il a vu dans la dette le "nouveau veau d'or devant lequel nous devrions abdiquer toute critique", dénonçant une "vraie camisole" des peuples en Europe et jugeant "stupide" de baisser en son nom les dépenses publiques.

Les députés ont aussi voté notamment les crédits liés aux participations financières de l’État et ceux du compte spécial concernant la participation de la France au désendettement de la Grèce.

Les Insoumis ont par ailleurs multiplié les demandes de rapport suscitant quelques remarques au sein des autres groupes. Une de leurs demandes sur la privatisation des autoroutes a été approuvée.


 

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