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Elior dévisse en Bourse, affaibli par la dégradation de sa rentabilité

 
 

Le groupe français de restauration collective Elior a provoqué l'inquiétude des investisseurs vendredi en annonçant une dégradation de sa rentabilité alors qu'il est en plein changement de direction.

A 12H20 (11H20 GMT), le titre perdait près de 15% à 21 euros à la Bourse de Paris, les investisseurs se demandant si les mauvaises nouvelles étaient circonscrites à cette fin d'exercice - Elior a clos ses comptes annuels au 30 septembre - ou si elles pourraient se poursuivre en 2018.

Elior a annoncé vendredi matin une dégradation de son taux de marge opérationnelle (Ebitda/chiffre d'affaires) pour l'exercice 2016/2017, alors qu'il anticipait encore en juillet une amélioration de celle-ci.

Le taux de marge devrait être de 8,3% en 2016/2017, en baisse par rapport aux 8,5% constatés un an auparavant, et loin des 8,7% à 8,8% encore envisagés en juillet.

Du coup, "l'objectif de croissance significative du résultat net par action ajusté ne sera pas réalisé", a indiqué Elior.

Au quatrième trimestre, le groupe français a en particulier constaté un impact mois important que prévu de ses "plans d'actions et d'économie", a expliqué vendredi le directeur financier Olivier Dubois dans une conférence téléphonique avec les analystes.

Ce facteur est "le plus significatif" pour la dégradation de la rentabilité, a reconnu Olivier Dubois.

Le dirigeant a également incriminé des coûts plus importants que prévu pour la mise en place de contrat de restauration collective avec le ministère de la Défense en Italie, et sur des marchés d'institutions d'enseignement en France.

Le passage de l'ouragan Irma en septembre a également pesé sur les activités en Amérique du Nord et dans les Antilles, tant pour la restauration collective que pour les restaurants en concession (aéroports, gares, autoroutes...).

Mais ces raisons n'ont pas totalement convaincu les investisseurs.

Ces annonces "posent des questions" sur les perspectives futures d'Elior, a indiqué à l'AFP Matthias Desmarais, analyste chez Oddo Securities, "il y a un soupçon" que les "mauvaises nouvelles" ne sont peut-être pas terminées.

Pour lui, il y a encore "pas mal de questions ouvertes" sur les conséquences du départ de Philippe Salle, l'ancien PDG du groupe, qui a quitté Elior après une décision de l'actionnariat de scinder le poste.

"On ne sait pas du tout si les prévisions qui avaient été faites pour 2020 sont maintenues, il y a une absence de visibilité pour la suite", a-t-il dit.

- 'Accélérer l'internationalisation' -

La confirmation de l'arrivée de Philippe Guillemot au poste de directeur général, à compter du 5 décembre, n'a pas suffi à apaiser les craintes.

Pour Elior, M. Guillemot, ancien directeur des opérations d'Alcatel Lucent et ancien directeur général d'Europcar, a en tout cas une "capacité incontestable (...) à mobiliser les équipes sur des objectifs clairs et à poursuivre la transformation engagée".

"Sa connaissance des grandes entreprises décentralisées et internationales sera aussi particulièrement utile pour poursuivre l'accélération de la stratégie d’internationalisation", a affirmé l'entreprise.

L'ancien PDG Philippe Salle, qui avait pris les rênes du groupe en 2015 pour un mandat de 4 ans, a annoncé son départ en juillet après l'annonce de la scission des fonctions de président et de directeur général.

Il a été remplacé à la tête du conseil d'administration d'Elior par Gilles Cojan.

M. Cojan représentait au conseil la société BIM (Bagatelle Investissement et Management), qui détient plus de 25% du capital d'Elior et dont le président, Robert Zolade, est aussi président d'honneur du groupe de restauration.

Toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises pour le groupe français. Le chiffre d'affaires 2016/2017 a augmenté plus vite que prévu, avec une croissance organique de 3,6% contre une prévision précédente de 3%.

Elior Group, créé en 1991, est le troisième opérateur en Europe de restauration sous contrat et des services associés, derrière les géants Sodexo et Compass. Il est présent dans 15 pays, avec 120.000 salariés, et sert chaque jour 4,4 millions de clients dans 23.000 restaurants et points de vente.


 

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