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Ces chiffres ne doivent pas plaire à Poutine: 4 mois avant la présidentielle, l'économie russe s'essoufle

Ces chiffres ne doivent pas plaire à Poutine: 4 mois avant la présidentielle, l'économie russe s'essoufle
 
 

La reprise de l'économie russe, sortie il y un an de deux années de la récession, s'est essoufflée cet été, une illustration à quatre mois de la présidentielle des freins menaçant la croissance à long terme malgré les objectifs fixés par Vladimir Poutine.

C'est entièrement dû à une faiblesse du secteur industriel

Selon la première estimation rendue publique lundi par l'agence des statistiques Rosstat, la croissance du produit intérieur brut s'est élevée à 1,8% sur un an au troisième trimestre contre 2,5% au deuxième. Ce ralentissement constitue une déception pour le gouvernement, car le ministre de l'Economie avait évalué en octobre la hausse du PIB à 2,2% pour le troisième trimestre.

En prenant acte, les analystes du cabinet Capital Economics ont abaissé leurs prévisions de croissance pour 2017 à 1,8%, ce qui signifierait que les prévisions de 2% du gouvernement ne seraient pas atteintes. Ils se sont dits cependant plus optimistes pour 2018 (2,5%).

"Le ralentissement de la croissance du PIB au troisième trimestre est entièrement dû à une faiblesse du secteur industriel. En revanche, les autres chiffres d'activité mensuels - couvrant les secteurs du commerce de détail, du BTP et de l'agriculture - ont tous augmenté", ont-ils expliqué dans une note.


Sortie de récession, mais une situation moins favorable que prévu

A quatre mois de la présidentielle, au cours de laquelle Vladimir Poutine devrait, sauf surprise, briguer un quatrième mandat, le chiffre de lundi confirme la sortie de la plus longue récession traversée par la Russie depuis son arrivée au pouvoir fin 1999, mais aussi les risques d'essoufflement mis en avant de longue date par les experts comme par les autorités.


Plusieurs causes

La crise, qui a entraîné une lourde chute du pouvoir d'achat des ménages russes, a été provoquée par l'effondrement des prix du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

Dans ses prévisions économiques mondiales début octobre, le FMI a relevé ses prévisions de croissance pour la Russie à 1,8% cette année, contre 1,4% auparavant. Mais il a mis en garde contre les freins structurels qui risquent de peser sur sa croissance à plus long terme, comme la baisse de la population active, le besoin d'attirer davantage d'investissements et la dépendance aux hydrocarbures.

Fixant l'objectif d'atteindre des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale (3,6% en 2017 selon le FMI), le président russe Vladimir Poutine lui-même a mis en garde contre le risque de stagnation faute de réformes.

Il a confié à plusieurs économistes la tâche de proposer des mesures pour dynamiser et diversifier l'économie, en vue de la présidentielle de mars prochain, mais ces appels sont passés au second plan depuis la fin de la récession.

Si la croissance est revenue, les effets de la crise perdurent. Selon une étude publiée vendredi par le Centre d'analyse macroéconomique russe, le nombre des faillites d'entreprises a augmenté de 3% entre les deuxième et troisième trimestres et de 12,4% sur un an, s'approchant du record atteint en octobre 2009, en pleine crise financière.


 

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