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Accident de l'émission Dropped : la justice examine une première demande d'indemnités

Accident de l'émission Dropped : la justice examine une première demande d'indemnités
La famille d'une victime de l'accident d'hélicoptères du tournage de l'émission Dropped (TF1) réclame vendredi devant la justice plusieurs centaines de milliers d'euros à son ancien employeurLOIC VENANCE
 
 

La famille d'une victime de l'accident d'hélicoptères du tournage de l'émission Dropped (TF1) en mars 2015 en Argentine a réclamé vendredi devant la justice plusieurs centaines de milliers d'euros à son ancien employeur, la société de production ALP, qui se défend de toute faute, a-t-on appris auprès des avocats.

Le 9 mars 2015, la collision entre deux hélicoptères en plein vol avait coûté la vie à dix personnes dont trois sportifs français de haut niveau, la navigatrice Florence Arthaud, le boxeur Alexis Vastine et la nageuse Camille Muffat, ainsi qu'à plusieurs personnes employées par la société de production ALP.

Dans ce jeu d'aventure prévu pour TF1, les participants étaient lâchés en pleine nature et devaient ensuite regagner le plus rapidement la civilisation, sans nourriture ni boussole.

Deux ans et demi après l'accident, une toute première audience s'est tenue vendredi devant un tribunal civil à Paris.

La famille d'une journaliste décédée, Lucie Mei-Delby, alors en CDD, a réclamé devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Paris près de 400.000 euros d'indemnités à son ancien employeur, ALP productions. Une décision est attendue le 23 janvier : le tribunal devra dire s'il se prononce sur l'affaire sans attendre l'issue de l'enquête pénale, toujours en cours, et, dans cette affirmative, s'il existe ou non une "faute inexcusable" de l'employeur.

Cette thèse, défendue par la famille, s'appuie en grande partie sur les conclusions du rapport du Jiaac, équivalent argentin du bureau enquête analyse (BEA) français, qui "tendent à démontrer la mise en danger des salariés d'ALP", selon François Stefanaggi, l'avocat des proches de Lucie Mei-Delby.

En décembre 2015, ce rapport rendu public avait mis en lumière une "combinaison de facteurs" ayant conduit à l'accident : proximité entre les deux appareils, non respect de la réglementation argentine, présence d'un caméraman à côté du pilote...

De son côté, la société de production estime avoir pris "toutes les mesures nécessaires pour préserver les salariés et les participants des risques inhérents" au tournage de l'émission, a indiqué à l'AFP Me Cédric Fischer, avocat d'ALP.

A sa décharge, elle invoque la piste d'un éblouissement par le soleil d'un des pilotes, évoquée dans un rapport de l'Institut de mécanique céleste commandé par les juges d'instruction en charge de l'enquête pénale. Dans ce rapport notifié fin octobre aux parties, "les experts estiment qu'il y a une probabilité pour que le pilote qui transportait les participants ait pu être ébloui par le soleil", a expliqué l'avocat d'ALP. Cette hypothèse, déjà mentionnée dans le rapport du Jiacc, pourrait confirmer que la cause de l'accident est "extérieure à ALP", a-t-il ajouté.

Pour la famille de Lucie Mei-Delby, "cet argument est irrecevable et n'exonère pas ALP de sa responsabilité", car la société avait, selon Me Stefanaggi, "un devoir de sécurité absolu" en tant qu'employeur.

Dans ce volet, les juges ont placé ALP et son directeur de production sous le statut de témoin assisté, échappant en l'état du dossier à des poursuites.


 

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