En ce moment
 
 

Des rescapés du cancer témoignent: "Ils m'ont donné 3 mois à vivre, je ne savais pas comment réagir"

 
Télévie
 

Quand on parle du cancer, on parle des malades, des gens qui nous ont quittés, mais il y a aussi les milliers de personnes qui ont vaincu la maladie. C'est le cas de Philippe: il apprend qu'il a des métastases au cerveau, on lui annonce 100 jours à vivre… mais des années plus tard, il est toujours là! Une rencontre signée Justine Sow et Gilles Gengler.

"Quand ils ont trouvé les deux métastases au cerceau, ils m'ont dit trois à cinq mois", confie Philippe. 100 jours à vivre. C'est la terrible annonce des médecins. Il y a quelques années, le cancer de la peau de Philippe a migré au cerveau. Lui et sa compagne ont appris la nouvelle ensemble. "On ne sait pas comment régir. J'ai demandé à tout le monde ce qu'il ferait pendant trois mois. Et on m'a dit 'moi j'irais sur une île, moi je ferais ci ou ça'. Mais non, moi je suis resté ici, on s'est marié, on est resté avec les enfants. Du coup ils sont venus tous habiter avec moi", explique notre témoin.

Vivre à 100 à l'heure, voilà la réponse de Philippe. Lui qui espérait rester en vie a finalement survécu grâce à la chirurgie et à l'immunothérapie.


Le chemin de la guérison

Pour s'assurer qu'un patient guérisse, la première étape est de le surveiller. D'abord, si la maladie disparaît après traitement, c'est la rémission. Et si aucune trace de cellules cancéreuses n'est observée pendant plusieurs années, là, c'est la rémission complète. "On n'analyse pas seulement les cellules. On analyse les gènes déréglés. Et donc on peut détecter une maladie résiduelle infime pour nous dire si le patient est oui ou non guéri", explique Dominique Bron, chef de service d'hématologie à l'institut Jules Bordet.


Des techniques financées par le Télévie

Identifier une cellule cancéreuse dans le sang, c'est parfois chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais grâce au Télévie, de nouvelles techniques sont développées. Pour reconnaître une cellule tumorale, les chercheurs la rendent lumineuse grâce à un anticorps fluorescent. "Nous avons la preuve du principe qui permet de démontrer que la technique fonctionne, et elle va être utilisée sur un nombre beaucoup plus important de patients, grâce à des collaborations avec nos amis cliniciens", explique Luc Willems, directeur de recherches FNRS à l'ULG.


Une nouvelle façon de voir la vie

La vie après un cancer est différente pour chacun. Mais une tendance revient régulièrement chez les ex-patients: moins se tracasser dans la vie. "On va relativiser des choses qui avaient de l'importance avant, et on se dit que tout compte fait c'est pas si important que ça", confie Pascale. "On essaie de profiter de la vie, profiter de chaque jour qui passe", ajoute Micheline.

Ces rescapées savent de quoi elles parlent. Les membres de l'association "Vivre Comme Avant" ont toutes connu le cancer du sein. Aujourd'hui, elles soutiennent bénévolement 1.500 patientes par an.


Parler, même après la guérison: "Pour moi ce n'était pas fini, je devais faire le deuil d'être passé par une expérience comme ça"

Mais l'association joue aussi un rôle important après la maladie. Car le besoin de parler peut subsister. L'annonce de la guérison ne fait pas tout. "Toute la famille était super contente, voilà c'est passé et on passe à autre chose. Mais pour moi ce n'était pas fini, je devais faire le deuil d'être passé par une expérience comme ça. Et je ne pouvais pas parler à ma famille, ma mère, mon mari, mes amis ne comprenaient pas", témoigne Sonia. D'où l'importance des groupes de parole. Un véritable espace de liberté. "On peut aborder certains sujets qu'on n'oserait pas aborder avec tout un chacun", explique Maggy.

Vivre intensément ou reprendre une vie normale… Chaque ancien patient trouve sa façon de vivre sa guérison. Une nouvelle vie souvent pleine de saveurs.


 

Vos commentaires