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Sortir du nucléaire, est-ce réaliste? Pas pour ce spécialiste des réseaux électriques

 
 

Selon les spécialistes de l'énergie, sortir du nucléaire en 2025 est un objectif réaliste. Mais il faut cependant être conscient que cela aura un coût. Dans un premier temps, l'électricité serait plus chère et la construction de centrales au gaz sera nécessaire. Nos journalistes Vincent Jamoulle et Ghislain Federspiel ont recueilli l'éclairage de Damien Ernst, spécialiste des réseaux électriques.

En tout cas dans un premier temps, les parcs d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques en Belgique ne suffiront pas à compenser l'arrêt des centrales nucléaires. Par ailleurs, dépendantes des éléments (vent et lumière), ces sources d'énergies vertes n'assurent pas le même niveau production à tout moment. Pour pallier au manque d'énergie verte, il faudrait construire plusieurs grosses centrales au gaz. Avec trois conséquences.

Il faudra dans un premier temps payer plus cher son électricité. "Pour les ménages, à mon avis, ce sera de l'ordre de plus de 100 euros/an et ce sera beaucoup plus catastrophique pour les entreprises", évalue Damien Ernst, spécialiste des réseaux électriques.

La deuxième conséquence touchera l'environnement. Brûler du gaz, ça produit beaucoup de CO2: "On sort du nucléaire, c'est directement entre 10 à 15 tonnes de CO2 supplémentaires", prévient Damien Ernst.

Troisième conséquence: l'emploi. Actuellement, sous-traitants inclus, le nucléaire donne du travail à 8.000 personnes. "Les centrales de gaz donnent très très peu d'emplois. Ces emplois sont aussi beaucoup moins payés que dans le nucléaire", assure le spécialiste.

Conserver à tout prix un objectif de sortie du nucléaire pour 2025, est-ce une bonne idée?

"On ne fait pas de la politique énergétique au dernier moment en se fixant un objectif en sachant qu'on ne l'atteindra pas", estime Damien Ernst, pour qui "il faut négocier dès maintenant avec Electrabel pour une prolongation d'une moitié de la flotte nucléaire: Tihange 1, Tihange 3, Doel 4. Le reste est du non-professionnalisme en termes de transition énergétique", conclut l'homme.


 

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