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Nouveaux vaccins obligatoires pour les enfants: entrée en vigueur le 1er janvier

Nouveaux vaccins obligatoires pour les enfants: entrée en vigueur le 1er janvier
L'entrée en vigueur des onze vaccins obligatoires pour les enfants sera effective à partir du 1er janvier, a précisé jeudi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.Lukas Schulze
 
 

Début du compte à rebours avant le passage de trois à onze vaccins obligatoires pour les enfants: annoncée début juillet, cette mesure contestée par les anti-vaccins entrera en vigueur le 1er janvier, a précisé jeudi la ministre de la Santé.

. Quels vaccins pour les enfants?

Seuls trois vaccins infantiles sont pour l'instant obligatoires en France: contre la diphtérie (depuis 1938), le tétanos (depuis 1940) et la poliomyélite (depuis 1964). On parle du "DTP", qui fait l'objet de trois injections groupées avant l'âge de 18 mois.

Huit autres sont recommandés : coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C. Ce sont eux qui seront rendus obligatoires en plus des trois autres, soit un total de onze, a annoncé le gouvernement début juillet.

On savait déjà que cette extension prendrait effet début 2018. "Ce sera à partir du 1er janvier", a précisé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, jeudi sur CNews.

"Nous laisserons évidemment le temps aux familles de se mettre en ordre de marche car il est hors de question de pousser les gens à vacciner dans l'urgence", a-t-elle ajouté.

. Pourquoi passer de 3 à 11?

L'argument premier est la baisse du taux de couverture vaccinale et la réapparition de certaines maladies.

"L'idée c'est que les 15% des enfants (non vaccinés) qui mettent en danger les autres et qui favorisent la réémergence d'épidémies pour lesquelles il y a des morts aujourd'hui se mettent en ordre de marche pour protéger le reste de la population", a assuré Mme Buzyn.

Fin juin à Marseille, une adolescente de 16 ans est ainsi décédée d'une forme très rare et aiguë de rougeole, maladie contre laquelle elle n'était pas vaccinée.

Avant elle, la rougeole avait causé la mort de 10 enfants en France depuis 2008, selon le ministère.

"Améliorer la couverture vaccinale est un objectif majeur de santé publique et le médecin a un rôle essentiel pour vaincre la désinformation et les réticences de certains parents", a réagi la Confédération des syndicats médicaux (CSMF), jeudi.

L'introduction de nouveaux vaccins obligatoires nécessite une loi. Ce texte devrait être intégré dans le PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale), qui sera discuté par le Parlement à l'automne.

. Crise de confiance

Les Français sont de plus en plus méfiants : d'après une enquête publiée en octobre 2016, seules 69% des personnes interrogées disent faire confiance à la vaccination, proportion la plus basse depuis 2012.

Les anti-vaccins fustigent leur dangerosité supposée (notamment en raison des adjuvants comme l'aluminium que certains contiennent) et accusent les laboratoires de privilégier la rentabilité à la santé des enfants.

Le cas emblématique est la vaste campagne de vaccination contre l'hépatite B en 1994, qui a ensuite fait naître des soupçons de lien avec des maladies neurologiques comme la sclérose en plaques.

Les parents qui refusent de respecter la vaccination obligatoire encourent en théorie jusqu'à six mois de prison et 3.750 euros d'amende. Mais la ministre avait précisé cet été envisager une clause d'exemption.

"Mon objectif n'est pas de sanctionner. L'objectif de cette obligation c'est de rendre la confiance aux Français", a-t-elle dit jeudi.

. Théorie et pratique

La distinction vaccins obligatoires/recommandés, qui prendra fin en janvier, est devenue largement théorique en France. En effet, depuis 2008, le DTP seul n'est plus commercialisé et les laboratoires l'associent à d'autres vaccins recommandés sous forme de vaccins polyvalents, vendus plus chers.

En février, le Conseil d'État avait demandé au gouvernement de mettre fin à cette incohérence.

Puisque les vaccins sont polyvalents, le gouvernement souligne qu'en pratique, l'augmentation du nombre de vaccins obligatoires n'entraînera pas une augmentation du nombre de piqûres pour la plupart des enfants.

Les onze vaccins obligatoires représentent dix injections pour les enfants, étalées sur 2 ans. Or, selon le ministère, 70% des enfants reçoivent déjà ces dix injections sur deux ans et 80% plus de huit injections.

A noter toutefois que des difficultés d'approvisionnement touchent régulièrement certains vaccins.


 

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