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Juliette souffre de migraine, une douleur souvent incomprise: "Comme si on me plantait un couteau dans la tête"

 
 

Un Belge sur cinq souffre de migraine. Les douleurs peuvent avoir de lourdes conséquences pour les personnes qui travaillent. Pourtant, un travailler sur deux n'ose pas en parler au boulot, craignant d'être incompris. Mélanie Renda et Guillaume Wils ont rencontré Juliette. La jeune femme a abordé le sujet avec son patron.

Juliette souffre de migraine depuis trois ans. Des douleurs sévères, très invalidantes. "En général j'ai mal ici devant, comme si on serrait mon cerveau", confie-t-elle en montrant son front. "Et j'ai mal également derrière, au niveau de la tête, comme si c'était un couteau qu'on me plantait plusieurs fois dans la tête", ajoute-t-elle.


"Pendant cette période-là c'est difficile, mais j'essaie de rester active"

A 23 ans, Juliette est en dernière année de master. Le week-end, Juliette sert dans un restaurant. En cas de crise, il lui est presqu’impossible d’étudier ou de travailler. "Comme ce sont des phénomènes qui arrivent au niveau des yeux, je suis un peu aveugle pendant 20 à 30 minutes. Donc pendant cette période-là c'est difficile pour moi de faire quelque chose, j'essaie de rester active parce qu'il faut être productive, mais je me mets un peu en retrait", explique Juliette.

L’étudiante a osé en parler à son employeur, mais elle estime que ses migraines sont trop souvent confondues avec de simples maux de tête.


"La migraine est masquée par le migraineux lui-même"

Pour le docteur Franco, neurologue, ces douleurs représentent un tabou, particulièrement au travail. "Parce que la migraine est masquée par le migraineux lui-même, qui ne veut pas se mettre en défaut. Il va le plus souvent aller tout de même au travail, parce qu'il sait que la migraine ne se montre pas à l'extérieur et qu'on ne le croira pas", explique Gianni Franco. "On évalue en Belgique le nombre de jours d'absence au travail pour migraine à environ un million par an", ajoute-t-il.

Le neurologue insiste sur l’importance du dépistage. Des solutions existent. En Belgique, la migraine touche près d’une personne sur cinq.


 

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