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90 secondes pour comprendre si, oui ou non, la Belgique a été touchée par le nuage radioactif de Tchernobyl il y a 30 ans

 
 

Ce matin dans sa chronique 90 secondes pour comprendre, Frédéric Moray s’est penché sur cette question épineuse qui taraude les Belges depuis maintenant 30 ans : notre pays a-t-il ou non été touché par le nuage radioactif après l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl? Un constat : toujours aujourd’hui, les avis contraires continuent de  s’affronter…

On se souvient tous de cette phrase: "Le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière française". Une phrase attribuée au scientifique français chargé d’évaluer la menace de l’explosion radioactive en Europe de l’Ouest, immédiatement après la catastrophe. Phrase devenue célèbre mais qu’il n’aurait jamais prononcée. Il a gagné ses procès en diffamation contre les différents médias qui osaient affirmer le contraire.

Cette anecdote illustre bien l’absence de communication cohérente à ce sujet. Si les gouvernements ont toujours tenu des discours rassurants, des scientifiques, des météorologues, des médecins, des physiciens affirment eux le contraire.


Ce sont vraiment deux thèses qui s’affrontent. Quels sont les arguments de ceux qui pensent que la Belgique a été touchée ?

Des statistiques. Notamment celle du professeur Luc Michel, chirurgien à l'hôpital universitaire de Mont-Godinne. Depuis 30 ans, il attire l’attention sur ses chiffres. Entre 1986 et 1999, il a relevé une augmentation spectaculaire du nombre de cancer de la thyroïde chez les enfants. Cancer jusqu’alors inexistant. Des chiffres qu’il a pu comparer à d’autres situations, au Belarus notamment, où le lien entre l’augmentation des cancers de la thyroïde et radioactivité est avéré.

Un professeur qui a poussé ses recherches et s’est procuré un rapport de l'institut royal météorologique (IRM). Il y découvre que des traces importantes d'iode radioactif ont bien été décelées  au moment du passage du nuage au-dessus de la Belgique.


Et pourtant, les autorités ne reconnaissent pas cette version

Ce week-end, Lodewijk Van Bladel, expert à l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire, a encore affirmé que le nuage de déchets radioactifs qui a atteint la Belgique quelques jours après avait eu peu d’impact. "Ce nuage s’était déjà fortement aminci lorsqu’il est arrivé au-dessus de la Belgique et ne contenait que de petites doses de substances radioactives."

Il a d’ailleurs ajouté qu’il n’y a aucune preuve d’une augmentation significative de cancers de la thyroïde à la suite de Tchernobyl.

Il faut dire qu’à l’époque, les statistiques médicales n’étaient pas aussi précises qu’à l’heure actuelle.


 

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