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"Les smartphones nous maintiennent en état de travail permanent": le gouvernement annonce 2 mesures contre le burn-out

  • Le gouvernement fédéral propose un plan anti-burn out pour 2018

  • Comment se déconnecter du travail pour éviter le burn-out? Voici les conseils d

 
 
 

L'ambiance vous semble peut-être zen en ce moment dans votre entreprise. A moins que vous ne fassiez les frais des départs en vacances de vos collègues. Mais la rentrée, c'est dans un mois. Stress, pressions seront à nouveau sur la table. Le gouvernement fédéral veut lutter contre ces facteurs, qui favorisent le burn-out. Un reportage de Camille Mathoulin et Céline Praile pour Bel RTL.

Au moins 19 000 Belges souffriraient d'épuisement professionnel (burn-out). 30% d'entre eux présenteraient des symptômes durant plus d'un an, selon les chiffres de Tempo Team. Pour favoriser le bien-être au travail, le gouvernement Michel veut préserver la santé des travailleurs et les prémunir des risques psychosociaux au sein des entreprises. Parallèlement Magie De Block travaille à mieux rembourser les consultations chez les psychologues. 

Pour y arriver, le gouvernement veut d’une part instaurer le droit à la déconnexion et d’autre part, contraindre les entreprises de plus de 100 salariés à recourir aux services d'une plateforme de coach. Deux mesures phares ont été annoncées:


Première mesure: instaurer le droit à la déconnexion

Avoir le droit d'ignorer un e-mail professionnel en dehors des heures de boulot, couper son téléphone pour faire baisser le nombre de burn-out, pour mettre moins de pression sur les épaules des employés. Eviter que la frontière entre vie professionnelle et vie privée ne s’estompe petit à petit et introduite ce droit dans les conventions collectives de travail. Cela permet à des travailleurs d’ignorer un mail professionnel en dehors des heures de boulot. La France reconnaît maintenant le “droit à la déconnexion” en dehors des horaires de bureau depuis janvier 2017.

Selon Bruno Henri Vincent, un avocat spécialiste en droit du travail, il n’y a aucune obligation à rester connecter en dehors des heures de travail, sauf cas particulier comme les médecins de gardes par exemple. Il faudrait "obliger" les employeurs à informer les employés. Plusieurs entreprises allemandes obligent leur personnel à se déconnecter après le boulot.


Un poison pour la vie privée

La psychothérapeute Marjan Adabadie forme des employés et des managers pour qu'ils soient conscients de ce qu'ils fournissent et de ce qu'ils s'imposent. Elle a remarqué que les notifications de messages ou de mails, sont un poison pour la vie privée. 

"Les smartphones, les tablettes, les PC ont une porte d'intrusion qui ne permet pas d'avoir ces temps de respiration en dehors du travail. Ca nous maintient dans un état de travail permanent. Avoir un cadre d'hygiène qui fait qu'on arrête les notifications de mails. On sépare notre téléphone personnel du téléphone professionnel. Même quand on travaille on doit se dire "maintenant je ne regarde pas mes mails, je fais tel dossier", cela augmente la qualité de travail de votre dossier", conseille Marjan Adabadie.


Le droit à la déconnexion touche à l'humain, et même si c'est une bonne loi selon la psychothérapeute, il est difficile de l'appliquer. Il faut aussi que les propositions soient acceptées par les salariés car beaucoup ne prennent pas conscience de leur hyper-connectivité.

"Clairement ça va définir un cadre, donc ça va aider les dispositions organisationnelles mais cela envoie également un message fort entre les individus: "Vous y avez droit". Mais il y a un pas entre vous y avez droit et le fait que les personnes s'octroient cette autorisation là sans avoir peur de perdre leur emploi. Et aucun législateur ne peut venir vérifier si quand vous êtes dans votre cuisine, vous ne pensez pas à votre réunion de demain. Dans ce cas-là, peut-on dire que vous êtes dans votre cuisine ou dans votre travail?", précise l'experte.


Deuxième mesure: le coaching

Contraindre les entreprises de plus de 100 personnes à recourir aux services d'une plateforme de coachs spécialisés en prévention du stress et du burn-out. Des experts sélectionnés qui collaboreront avec les structures existantes dans les entreprises (comités pour la prévention et la protection au travail, conseillers en prévention). Ils procéderont des analyses de risque pour déterminer comment pallier aux sources de stress, de burn-out. La date d'entrée en vigueur annoncée par le gouvernement est le 1 janvier 2018.

Mais tous les coachs n'ont pas le même niveau de compétence. "Depuis la crise de 2008, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi et ont cherché à se reconvertir dans des métiers de coaching, ce qui a fait tomber très fort la qualité de ce métier", Christian Langerôme, consultant coach. A ses yeux, ce n'est pas la solution miracle. "On nous demande souvent de mettre des emplâtres sur des jambes de bois ou en tout cas de résoudre le problème pas là où il se trouve. L'origine des comportements se trouve rarement chez l'individu lui-même. C'est tout un système qui est dysfonctionné", précise le coach.



 

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